Depuis que la municipalité a décidé de réorganiser l’espace non alimentaire, sur le Breuil, voilà une quinzaine de jours, des tensions sont apparues, des incompréhensions se sont installées. Des relents de racisme se diffusent dans les quartiers et sur les réseaux sociaux.
Une semaine plus tôt une huitaine de forains, tous d’origine étrangère, n’ont pas été autorisés à s’installer. L’un d’eux s’est fait surprendre à vendre clandestinement à quelques mètres de là, directement au camion
Un propos pas toujours très bien interprété. Inès, jeune femme d’origine marocaine est une cliente fidèle : « Ici on a la chance de trouver des vêtements comme chez nous, à petits prix. Si ce n’est plus le cas, on va devoir aller où ? À Saint-Étienne ? Faut pas que la mairie se plaigne et vienne parler d’évasion commerciale ! »
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Son collègue renchérit : « On n’a pas écarté n’importe qui. Certains vendaient pour des femmes voilées et ce n’est pas bien vu. Ceci dit, ils venaient depuis des années, tandis que d’autres sont autorisés en étant abonnés seulement depuis 3 mois. Qu’on ne vienne pas nous parler d’ancienneté ! »
Tout le monde n’est pas du même avis. Un forain ponot, vendeur de chapeau et pierres spirituelles, peut continuer à exposer comme d’habitude. Il a juste changé de place. L’homme se dit satisfait : « Restructurer le marché, apporter de la mixité, comme a voulu le faire la mairie est une excellente chose. » Et l’homme de fustiger les « briseurs » de marchés qui cassent les prix : « Vous faites des culottes à 2 €, un autre les met à 1 €. On est au Puy et pas à Barbès ! On entend des propos racistes, mais y’a pas une histoire de races. C’est juste une question de retrouver de la qualité. »
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