Le plus prestigieux hôpital de Suède revoit son protocole et ne donne plus d’hormones aux mineurs. Le premier pays au monde à avoir reconnu le droit des transgenres va-t-il faire marche arrière ? De phénomène rarissime, touchant quelques individus dès la petite enfance, la dysphorie de genre est devenue une pathologie de masse, apparaissant avec l’adolescence.
Pour raconter ce qui est arrivé à sa fille, Asa préfère montrer l’album où elle l’a prise en photo, chaque mois, à partir de ses 14 ans. «Voilà l’époque où Johanna s’est mise à couper ses cheveux très court, à mettre un bandage de poitrine pour l’aplatir», commence-t-elle. Les clichés se succèdent, le sourire disparaît, le visage s’émacie: «Elle est tombée malade, l’anorexie. À l’hôpital, j’ai remarqué qu’elle suivait des comptes transgenres sur les réseaux sociaux. Elle m’a annoncé qu’elle souffrait de dysphorie de genre, qu’elle ne supportait plus son corps… Elle a décidé de devenir Kasper, un garçon.»
Son visage alors apparaît plus affirmé, cheveux teints, air viril. Et puis, à 19 ans, Johanna réapparaît en fille, lueur énigmatique dans le regard: «C’est un voyage qui a duré deux longues années, s’émeut Asa. Ma fille a changé de genre, d’identité, mais elle a ensuite eu l’immense courage d’avouer son erreur. Je suis très fière d’elle.» […]