Le ministère de la Justice, par la voix de son directeur des services judiciaires Paul Huber, a demandé que soit prononcée la sanction disciplinaire la plus lourde à l’égard de ce magistrat, dont “les manquements” ne peuvent conduire qu’à son “exclusion du corps judiciaire”. Cette demande de révocation, c’est “comme si je n’avais pas existé pendant 28 ans”, s’est défendu Olivier B, 55 ans, lors de l’audience qui s’est tenue partiellement à huis clos. La formation disciplinaire du CSM a mis sa décision en délibéré au 13 juillet.
Le magistrat avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en juin 2020 pour corruption de mineur et “provocation non suivie d’effets à la commission de crime de viol et de délit d’agression sexuelle”, des infractions punies de dix ans d’emprisonnement.
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“Je ne me sens vraiment pas indigne de ce métier, que j’aime. Je pense avoir été utile et je pense encore pouvoir l’être un jour”, a déclaré Olivier B, visiblement affecté. “Si vous me révoquez, c’est aussi l’avenir (de mes trois enfants) que vous révoquez”, a-t-il lancé au Conseil.