En matière d’abstention, Édouard Philippe s’y connaît. Depuis Matignon, l’ancien premier ministre a assisté à la démobilisation record enregistrée aux élections municipales de mars et juin 2020, en pleine épidémie de Covid-19. Un an après, deux Français sur trois (66,7%) n’ont pas participé aux élections régionales – du jamais vu -, sans qu’il s’en étonne. «Tout le monde savait qu’organiser les élections en ce moment, ce serait un désastre», a déclaré le maire ex-LR du Havre (Seine-Maritime), dimanche soir à Ouest-France , depuis son hôtel de ville.
Le calendrier électoral n’était pas idéal à ses yeux, alors même que l’exécutif avait décidé de reporter le scrutin de mars à juin face la «deuxième vague» de l’épidémie. «Même moi j’ai du mal à en vouloir aux électeurs de ne pas se passionner pour les départementales et les régionales», admet le transfuge de la droite, qui a vu dimanche le candidat macroniste qu’il soutient en Normandie, Philippe Bonnaterre, se qualifier de justesse pour le second tour (11,1%).
Traduction d’une indifférence voire d’un rejet du système politique, cette démobilisation «n’est pas une bonne nouvelle pour la démocratie», ni «pour personne», insiste Édouard Philippe. […]