En cette matinée encore fraîche mais ensoleillée de la fin du mois de mai, Mirashi Fllanxa, citoyenne albanaise, grimpe sur un vélo, tout en appréhendant de se lancer sur la pente asphaltée du parc du Heyritz, à Strasbourg. Avec neuf autres femmes, toutes réfugiées ou demandeuses d’asile, Mirashi apprend à faire de la bicyclette. Une pratique qui, dans son pays d’origine, n’est réservée qu’aux hommes.
« Faire du vélo, c’est acquérir la liberté, être indépendante, et cela nous permettra de découvrir la ville », se réjouit-elle, assurant que « la culture et le mode de vie, c’est plus difficile à apprendre que la langue ». Igombo DaGraça, ressortissante angolaise, mère de quatre enfants, qui dit ressentir « beaucoup de stress » au quotidien, renchérit :
« Quand on ne travaille pas et que l’on a une vie pas facile, cela donne confiance en soi. »
Strasbourg, finaliste de l’initiative Wellbeing Cities 2021 (Prix Mieux vivre en ville 2021), a décidé de faire du sport un vecteur d’intégration des réfugiés et des demandeurs d’asile. Le programme « Inclusion par le sport » lancé par la nouvelle municipalité se décline depuis le 19 mai en trois activités : rouler, nager, bouger. Pour chacune d’elles, il s’agit d’offrir à un groupe de migrants la possibilité d’apprendre à faire du vélo, à nager ou de découvrir un sport collectif.
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