Dans le rapport remis à Emmanuel Macron, les économistes Jean Tirole et Olivier Blanchard ouvrent un débat tabou : la réforme de l’impôt sur les successions. Selon eux, la taxation de l’héritage en France ne contribue pas suffisamment à la réduction des inégalités.
« L’impôt sur les successions ne joue pas le rôle qu’il pourrait dans l’amélioration de l’égalité des chances. » Voilà un des constats forts du rapport, remis ce mercredi 23 juin au président par Jean Tirole et Olivier Blanchard, qui va ouvrir un beau débat. D’autant qu’il est suivi par une proposition de réforme et de renforcement du plus impopulaire de tous les impôts, celui auquel le candidat Macron s’est bien juré en 2017 de ne pas toucher par crainte d’y laisser sa popularité.
Dans leur rapport sur « les grands défis économiques », commandé par l’Elysée, Jean Tirole, prix Nobel d’économie 2014, et Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI, pointent trois grands domaines : le changement climatique, l’augmentation des inégalités et la démographie. Et, pour répondre à l’épreuve des inégalités, ils estiment qu’un débat sur les successions s’impose. En France, comme partout dans le monde avec la pandémie de Covid-19, les inégalités de revenu et de patrimoine se sont accrues. Avant même le coronavirus, la réforme de la fiscalité sur le capital du début du quinquennat Macron (transformation de l’ISF et IFI et prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital) a contribué à augmenter l’écart entre les plus riches et les plus pauvres. […]