Femme, noire, ex-sage du CSA, Christine Kelly est la caution idéale pour faire passer les saillies racistes d’Éric Zemmour. Malgré les critiques, l’animatrice de “Face à l’info” sur CNews assume.
« Je vous adore, mais arrêtez d’avaler [les] couleuvres lâchées par Zemmour le facho. — Je vous adore, arrêtez de penser pour moi. » Il y a dans cet échange avec l’un de ses téléspectateurs, le 5 mai sur Twitter, tout Christine Kelly. Du tac au tac, de l’humour, et son agacement, surtout, d’être perçue comme le faire-valoir du polémiste le plus clivant du PAF. Difficile pourtant de dissocier la journaliste de 51 ans de celui par lequel elle est revenue dans la lumière.
À l’écran, elle l’appelle « mon d’Artagnan », et lui « ma chère ». De sa voix douce, que jamais elle n’élève, elle l’interroge : « Où va la France ? La déconstruction est fort avancée. On se sait malades, mais comment s’en sortir ? » Devant sept cent mille fidèles en moyenne, chaque soir, dans Face à l’info, sur CNews, elle déroule un tapis rouge à ses obsessions, du « grand remplacement » à « la France islamisée ». Ses timides prises de distance, précédées d’un délicat « Je peux ? » ou « Vous permettez ? », réjouissent ses fans. Ses contempteurs, eux, se désespèrent de sa passivité. « Elle a vendu son âme au diable », tacle un ancien compagnon de route. (…)