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29/06/2021

En septembre 2018, Arnaud Gagnoud est violemment attaqué par un groupe de jeunes à Paris. Il venait d’enlacer son compagnon dans la rue. L’un des agresseurs étaient jugés ce jeudi.

Ce jeudi, un seul prévenu est convoqué à la barre du tribunal pour mineurs de Paris. Il a aujourd’hui 19 ans. C’est lui qui a frappé à coup de casque Arnaud. Il écope de quatre mois de prison avec sursis, et l’obligation de faire un stage de citoyenneté, de trouver un travail ou encore d’économiser chaque mois sur son salaire pour payer les remboursements des frais de justice et médicaux de la victime. Le procureur avait requis une peine de huit mois d’emprisonnement avec sursis. 

“Il y a un goût d’inachevé et d’une justice à minima” témoigne Arnaud, au lendemain du procès. “Je dis à minima car sur les six agresseurs, seulement un a été retrouvé et jugé” poursuit-il, “les cinq autres sont tranquilles”. Arnaud le reconnaît : “Je ne m’attendais à guère plus”. Selon l’association SOS Homophobie, le Code pénal stipule que des insultes à caractère homophobe peuvent être condamnées d’un an de prison et 45 000 euros d’amende. Jusqu’à trois ans d’emprisonnement en cas de violence. 

Avec Rémi, on ne se tient plus la main en public, on ne montre plus de marque d’affection en public. Déjà que l’on faisait peu auparavant, maintenant, on n’en montre aucune. Par crainte qu’un autre groupe de jeunes nous voit.

[…]

France Inter


19/09/2018

 
 
 
 
 
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Je savais qu’un jour ça m’arriverait. Une agression homophobe violente en pleine rue. Je savais qu’un jour je devrais faire ce choix : prendre une photo et la publier ou ne pas la publier. Avec les conséquences que cela aura dans les deux cas. Je ne savais juste pas quand cela aurait lieu. C’est donc aujourd’hui. — Hier soir, avec mon copain, nous sommes allés voir jouer une amie et collègue comédienne dans un petit théâtre du 20ème arrondissement de Paris. Alors que nous sortions prendre l’air et attendre notre amie, nous avons eu le malheur, en discutant, de nous serrer dans les bras. Un câlin. Juste un câlin. Il était 22h00. Un groupe de trois jeunes, postés à une vingtaine de mètres, nous a vus. Ils nous ont interpellés. Comme nous les avons ignorés, ils se sont rapprochés. Un flot d’insultes homophobes sortait de leurs bouches. Ils exigeaient que nous quittions “leur quartier” où “y a pas de PD ici”. Comme nous avons refusé de partir, les insultes sont devenues plus graves, plus haineuses. Puis un quatrième les a rejoints. Un gamin qui paraît avoir douze ans. Et c’est lui qui a appelé des renforts. Un scooter avec notre cinquième et sixième agresseurs. Insultes, bousculades, menaces. On ne cède pas. Le chauffeur du scooter détache son casque, le retire, et me frappe avec. Deux coups portés à la tête. Tout va très vite. Les spectateurs du théâtre voient la scène, arrivent en courrant, les font partir et nous mettent à l’abri. Mon copain n’a rien, fort heureusement. Pour moi un traumatisme facial, avec ecchymose et oedeme periorbitaire. 7 points de sutures et plusieurs jours d’ITT. — Voilà. Nous avons fait le choix de partager cette photo et notre histoire. Nous avons fait le choix de porter plainte. Pour que ces violences cessent enfin, même si nous ne nous faisons pas d’illusions…

Une publication partagée par Arnaud Gagnoud (@arnaudgagnoud) le

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