La Confédération islamique turque développe des activités qui attirent la jeunesse dans ses lieux de culte en France. Et projette d’ouvrir une dizaine d’écoles sur notre territoire, au grand dam des autorités.
[…]Place Beauvau, on scrute des communications « extrêmement fréquentes » entre la maison mère et ses antennes françaises. Avec la conviction que ces directives guident une stratégie d’expansion selon un système bien huilé. L’organisation, qui gère actuellement 70 lieux de culte en France, couve d’attentions la jeunesse des quartiers populaires, ouvre des écoles à la chaîne et enrôle enfants, adolescents et vingtenaires à travers des activités sportives, sociales et culturelles.
[…]Les femmes disposent d’une entrée et d’activités à part. Fatih ne leur serre pas la main, ni ici ni ailleurs. « Chaque religion a ses principes. Mais notre respect ne change pas selon le sexe. » Une trottinette s’approche. Oktay, 19 ans, revient d’une course effectuée pour un aîné. Des copains de lycée l’ont amené ici il y a deux ans, à son arrivée d’Annecy. Ses baskets de marque voguent chaque jour à travers les 800 m 2 du bâtiment, de son terrain de foot à son boulodrome. « On se sent comme à la maison, dit-il. Je pourrais aller au café… Plutôt que perdre mon temps là-bas, je viens ici. »
[…]L’équation se trouve sans doute là. La mosquée fournit à ces jeunes un cadre, des responsabilités. Mais au café, il y aurait peut-être un monde, des horizons, d’autres aspects de l’identité à cultiver que celle des origines et de la religion. « L’activité de la CIMG entretient un terreau qui n’est pas en adéquation avec nos valeurs d’intégration, analyse un conseiller du gouvernement. Elle s’inscrit dans une logique de communautarisation. » Les cadres de la mosquée s’impliquent de manière bénévole, à l’exception de l’imam, salarié par la Confédération islamique.
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