Les équipes désapprouvent l’arrivée dans la matinale d’un panel de chroniqueurs politiquement marqués, alimentant une inquiétude latente quant à la ligne éditoriale de la station.
Natacha Polony, Cécile Duflot, Alexandre Devecchio, Etienne Gernelle, et une personnalité qui reste à déterminer. C’est peu de dire que l’annonce par la directrice de France Inter, Laurence Bloch, dimanche 4 juillet dans Le Parisien, de l’arrivée dans la matinale de France Inter de la directrice de la rédaction de Marianne, de l’ancienne ministre écologiste du logement aujourd’hui présidente de l’ONG Oxfam, du rédacteur en chef adjoint au Figaro et du directeur du Point, n’a pas provoqué, en interne, un enthousiasme débordant.
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« Peu de gens comprennent et valident ce choix, témoigne un membre de la rédaction. Les gens sont un peu hallucinés du casting et trouvent regrettable que ces éditos remplacent la chronique Environnement. » La dernière personnalité à intégrer ce carrousel reste à déterminer. Elle aura « une sensibilité de gauche », promet Catherine Nayl, même s’il lui « semble caricatural » de se référer à ce clivage traditionnel. « Ce sont les thématiques qui nous intéressent », insiste-t-elle.
La question de la sensibilité politique n’est pourtant pas anecdotique quand on s’appelle France Inter. Radio la plus écoutée de France, souvent rangée dans la case « média de gauche », elle essuie les critiques récurrentes de ses concurrents. « Aucune radio n’a le droit d’être un média d’opinion, sauf peut-être Radio France », déclarait ainsi le président d’Europe 1 Arnaud Lagardère au Figaro, le 21 juin, assimilant la station et le groupe audiovisuel public auquel elle appartient.