08/07/2021
14/04/2021
Vingt années d’opérations militaires en Afghanistan se soldent par un cruel retour à la case départ. Septembre 2021 ne sera certes pas identique à septembre 2001, lorsque le groupe al-Qaïda avait réussi à concevoir en Afghanistan les attaques simultanées sur les tours du World Trade Center de New York et le Pentagone à Washington.
L’organisation terroriste n’est plus que l’ombre d’elle-même. Mais leurs parrains talibans sont eux bien là, et prêts à reprendre les rênes du pays. “La situation sur le terrain n’a pas fondamentalement évolué”, constate François Géré, le président de l’Institut français d’analyse stratégique à Paris. “Nous retrouvons les mêmes seigneurs de la guerre, avec leurs mêmes clans, nous retrouvons les talibans et nous retrouvons des cellules d’al-Qaïda qui parfois s’appellent Etat islamique. Fondamentalement, rien n’a changé. Ce qui est le plus terrible, c’est que les efforts qui ont été faits pour la reconstruction, pour la promotion de la démocratie, pour le droit des femmes, pour l’éradication de la culture du pavot, rien de tout cela n’est parvenu un succès. Aujourd’hui, on voit que des femmes engagées pour changer la société font à nouveau l’objet d’attaques directes et d’assassinats.”
“Les militaires américains ne sont pas enthousiastes à l’idée de lâcher trop rapidement le terrain, commente François Géré. Ils savent pertinemment ce qui va se passer : une véritable ruée des talibans. Ils voudraient donner un petit peu de temps au président Ghani pour organiser les forces de sécurité, mais 4 mois, ça ne va rien changer. On va voir s’intensifier les actions des talibans.”
Ce délai offre néanmoins un peu de temps pour tenter d’arracher un accord politique sur la direction du pays. “Il n’y a pas de solution militaire aux problèmes qui rongent l’Afghanistan. Nous concentrerons nos efforts sur le soutien au processus de paix en cours”, explique un haut responsable américain.
Pour mettre fin à la plus longue guerre de l’histoire américaine, Donald Trump avait conclu un accord avec les talibans. Il prévoyait le retrait des forces américaines et étrangères avant le 1er mai, à condition que les talibans empêchent à l’avenir aux terroristes d’opérer depuis l’Afghanistan. Les insurgés devaient aussi entamer des négociations de paix avec le gouvernement de Kaboul.
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RTBF