Finlande, 2021 :
En résumé
Le lien entre revenu familial pendant l’enfance et risques ultérieurs de troubles psychiatriques, de toxicomanie ou de criminalité violente n’est toujours pas avéré.
Dans cette étude sur une cohorte finlandaise de 650 680 personnes, nous avons d’abord constaté que l’augmentation du revenu familial était associée à des probabilités plus faibles de troubles psychiatriques, de toxicomanie et d’arrestation pour crime violent.
Cependant, une fois la comparaison réalisée entre frères et sœurs d’une même famille mais exposés ensuite à des niveaux de revenus différents, ces corrélations ont disparu.
Les liens entre revenu familial et troubles psychiatriques, abus de substances et arrestation pour crime s’expliquent donc par des risques familiaux partagés et ne suggèrent pas de lien de cause à effet.
Résultats
Pour chaque augmentation de 15 000 $ du revenu familial à 15 ans, les probabilités de survenue de maladies mentales graves étaient réduites de 9% (aHR = 0,91 ; intervalle de confiance à 95 % : 0,90-0,92) et de 23 % concernant les arrestations pour crime violent (aHR = 0,77 ; 0,76-0,78). Ces associations ont été très estompés dans les modèles de comparaison entre frères et sœurs (aHR : 0,99-1,00). Les analyses de sensibilité ont confirmé ces derniers résultats.
Suède, 2018 :
Contexte
Le faible statut socio-économique familial est un indicateur connu des comportements criminels et de toxicomanie à l’âge adulte, mais le lien de cause à effet est discutable.
Objectifs
Étudier si le revenu familial de l’enfance prédit la criminalité violente et la toxicomanie ultérieures et si les associations sont à leur tour expliquées par des facteurs de risque familiaux non observés.
Méthode
Étude nationale suédoise, sur des cohortes familiales nées entre 1989 et 1993 (n au total = 526 167, nombre de cousins = 262 267, nombre de frères et sœurs = 216 424) entre 15 et 21 ans.
Résultats
Les enfants de parents appartenant au quintile de revenu le plus faible ont une probabilité (HR) sept fois plus élevée d’être condamnés pour criminalité violente par rapport à leurs homologues du quintile le plus élevé (HR = 6,78, IC 95% 6,23-7,38). Ce lien a été très atténué en tenant compte des facteurs de risque familiaux non observés (HR = 0,95, IC à 95% 0,44-2,03).
Conclusions
Il n’y a pas de lien entre revenu familiaux et criminalité violente ou toxicomanie ultérieures, une fois les facteurs de risque familiaux non observés pris en compte.