Une vidéo publiée le 30 juin montre une bagarre entre un ouvrier congolais et son responsable chinois, sur le chantier d’une usine dans la province de Lualaba, dans le sud de la République démocratique du Congo. Ce n’est pas le premier incident dans cette région, où plusieurs entreprises chinoises exploitent des mines, dans le mépris des droits sociaux de leurs employés.
“Il y aurait moins de problèmes si les expatriés chinois étaient moins en contact avec la main d’œuvre congolaise”
Ce constat est partagé par Freddy Kasongo, secrétaire général de l’Observatoire d’études et d’appui sur la responsabilité sociale et environnementale.
“En République démocratique du Congo, au niveau du secteur minier, les entreprises occidentales qui étaient sur place ont cédé l’ensemble de leurs actifs ou soit la majorité à des groupes chinois. Le management occidental cède donc sa place à un management chinois qui vient avec son lot de problèmes dont le principal est lié à la main d’œuvre.”
“Dans son propre pays, il est maltraité par un étranger” affirme un internaute tandis qu’un autre estime que “les Chinois ont eu beaucoup de pouvoir dans ce pays au point de marcher sur les Congolais“.
Selon nos Observateurs, la scène s’est produite à plus de 100 km, sur le chantier de construction d’une nouvelle usine d’exploitation de cuivre dans la commune de Fungurumè, pour le compte de Tenke Fungurumé Mining, l’un des plus grands producteurs mondiaux de cuivre et de cobalt, détenu depuis 2018 à 80 % par China Molybdenum.
La rixe intervient dans un contexte de tensions sociales entre les responsables chinois de l’entreprise Majengo, chargée du chantier, et les ouvriers locaux. Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, l’un d’eux, qui a été témoin de la scène et qui a requis l’anonymat, raconte :
“C’était tôt le matin. Le superviseur chinois que vous voyez dans la vidéo donnait un ordre à mon collègue qui a refusé de s’exécuter. Le ton est monté. Le Chinois a tenu des propos discourtois. Et ils en sont venus aux mains.“
[…]“C’est très difficile de travailler avec les Chinois. Ils nous font travailler au-delà des huit heures réglementaires. Nous n’avons pas droit aux congés payés. Les absences sont défalquées des salaires à la fin du mois. Et surtout, les supérieurs chinois nous méprisent et profèrent des insultes. Ils nous traitent de macaques. Ce qui passe très mal sur le chantier.“
Nous avons tenté de joindre l’entreprise Tenke Fungurumé Mining sans succès.
[…]