Ce dimanche 11 juillet, Cuba a vécu une journée historique. Des manifestations inédites se sont emparées de tout le pays. D’est en ouest, les Cubains ont manifesté aux cris de « Liberté » et « À bas la dictature ». Sur l’île dirigée par l’unique Parti communiste depuis plusieurs décennies, les manifestations sont interdites, mais la crise a eu raison des interdits et des peurs. La crise, la faim, la nécessité, le Covid-19 et l’envie de liberté… C’est un trop plein qui a poussé les Cubains à prendre la rue.
C’est une marée humaine qui a surgi sur le front de mer de Malecon et dans les rues de La Havane, ce dimanche, au cri de « Liberté », rapporte notre correspondante à La Havane, Domitille Piron. Des Cubains exaspérés sont sortis manifester pour la première fois de toute leur vie. Jamais de telles scènes n’ont eu lieu dans la Cuba communiste. Mais la peur subsiste, toutes les personnes interrogées ont souhaité garder l’anonymat.
« Presque dans toutes les provinces et dans plusieurs villes, les gens sont sortis dans la rue, parce qu’on en a marre de tous ces problèmes et de cette crise qu’on vit ici ! Les Cubains n’en peuvent plus ! », raconte une femme.
« On veut juste protester de manière pacifique et manifester pour notre liberté, mais la police frappe tous ceux qui osent protester ! », se plaint un manifestant. « C’est la première fois qu’on manifeste, mais ce ne sera pas la dernière ! », s’exclame une manifestante. […]