J’estime que je vis dans des bonnes conditions avec mes enfants en tant que demandeuse d’asile
Malia
Malia est originaire d’Afrique de l’Ouest. Mutilée génitalement à l’âge adulte juste après son mariage, elle a décidé de fuir son pays pour se réfugier en France. Mère de famille, Malia attend aujourd’hui la réponse à sa demande d’asile. Elle se dit “reconnaissante envers l’État français” qui jusque-là “a pris soin d’elle“.
“J’ai profité d’un voyage professionnel pour sortir de mon pays et arriver en France. C’était l’été dernier. Je n’ai prévenu personne. J’ai pris mes enfants avec moi, j’ai fait croire à ma famille que je reviendrais mais je ne suis jamais rentrée. J’ai laissé toute ma vie derrière moi, mon travail, mon compte bancaire, tout.“
“Quand l’avion a atterri à Roissy-Charles de Gaulle cet été là, je me suis dit que je ne devrais pas rester à Paris. J’avais peur que quelqu’un de ma communauté me reconnaisse dans la capitale. Je suis donc allée directement dans une autre ville vers la frontière luxembourgeoise.“
“En arrivant dans l’est de la France, j’ai appelé une association pour savoir où dormir. Elle m’a conseillée de me tourner tout de suite vers le 115 pour parer au plus urgent. J’ai pu éviter de dormir à la rue avec mes enfants ce soir-là.“
“Le lendemain, cette même association m’a dit qu’il fallait que je prenne rendez-vous à la SPADA de Nancy. Elle s’est occupée de tout. Deux semaines après mon arrivée, j’ai pu avoir le rendez-vous. Tout s’est bien passé.“
[…]“Je n’ai rien à reprocher à la France. Au contraire, je suis reconnaissante. Mes enfants ont leur propre chambre, ils sont scolarisés à Reims. J’estime que je vis dans des bonnes conditions. Je perçois l’ADA, environ 400 euros par mois. C’est déjà beaucoup pour nous. Je n’ai jamais été laissée à la rue avec mes enfants.”
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