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TÉMOIGNAGES – Des parents d’élèves dénoncent une rupture d’égalité après la réforme de la plateforme Affelnet, qui favorise la mixité sociale.

Grogne dans les collèges du centre de Paris. Dans ces quartiers socialement favorisés, les parents dénoncent le sacrifice de brillants élèves sur l’autel de la mixité. L’effet mécanique de la réforme d’Affelnet, ce logiciel d’affectation des collégiens au lycée. En mars, le rectorat avait clairement affiché la couleur: en finir avec les lycées «de niveau» et cette «logique mortifère» de concurrence acharnée entre excellents élèves à l’entrée d’établissements réputés, tels Charlemagne, Sophie-Germain ou Fénelon. Les objectifs, eux aussi, étaient limpides: favoriser la mixité sociale, mais aussi – et c’est là la grande révolution – la mixité scolaire.

Les résultats sont au rendez-vous. « Des collégiens de niveau ­scolaire intermédiaire ont pu entrer à Charlemagne », souligne Claire ­Mazeron, directrice académique au rectorat de Paris, où l’on s’est félicité dès le 28 juin des effets de la réforme. Le taux de satisfaction des élèves boursiers sur les trois premiers vœux atteint 95 %, contre 84 % pour l’ensemble des élèves. Les « taux cibles » de boursiers, renforcés dans les lycées socialement très favorisés, ont été atteints, à quelques exceptions près. Reste qu’à l’issue du deuxième tour de la procédure, des élèves tournant autour du 18 de moyenne générale dans de bons collèges du centre de Paris se sont trouvés affectés dans des lycées à la réputation moindre, parfois à trente minutes de métro de chez eux. Ce dont la gauche rêvait, le quinquennat Macron l’a fait. Quitte à susciter l’incompréhension et l’amertume des bons élèves. Et fâcher une partie de son électorat. Les parents concernés estiment avoir été trompés sur la marchandise. Et avouent être tentés par le privé sous contrat, qui rassemble à Paris 35 % des lycéens. Avec pour conséquence de faire progresser davantage des lycées comme Stanislas ou Franklin, qui caracolent déjà en tête des classements.

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Le Figaro


[…] “Comment expliquer à mon fils qui a travaillé toute l’année qu’il ne peut pas aller dans un bon lycée Il ne fallait pas nous demander de faire des vœux dans Affelnet“, s’indigne Elodie*, mère d’un élève scolarisé au collège Couperin dans le IVe arrondissement. Son fils, bon élève, n’a obtenu aucun des lycées de secteur 1 demandés malgré de bons résultats scolaires et la proximité géographique d’excellents lycées parisiens.

[…] “Je suis révoltée car au-delà des règles du jeu qui n’étaient pas claires, on nous a laissé espérer et présager de bons lycées, en fonction évidemment des résultats de nos enfants. Le rajout de l’IPS a totalement tronqué les règles du jeu. L’IPS a surpondéré des critères sociaux en défaveur des résultats scolaires“, déplore Elodie.

Les représentants élus des parents du collège César Franck s’indignent également. “Cette réforme, nous en avons défendu le principe, et nous sommes l’un des seuls collèges du centre de Paris dans ce cas, tout en étant conscients qu’elle réduisait les choix de nos enfants, au nom de la justice sociale”. Et de poursuivre : “Le rectorat a communiqué sur le fait que 80% des élèves auraient obtenu un de leurs trois premiers vœux à Paris. Au collège César Franck, ce pourcentage est seulement de 40%, dont 20% de premier voeu soit… à peu de choses près le pourcentage de boursiers”.

Pour nous, les objectifs de la réforme sont atteints

Claire Mazeron, Directrice académique en charge des lycées

Nous l’avons dit depuis le départ, l’objectif de cette réforme est la mixité scolaire. Nous ne voulons plus des lycées ségrégués. Nous faisons rentrer un peu plus d’élèves moyens dans de bons lycées comme Charlemagne par exemple et à l’inverse nous faisons rentrer plus de bons élèves dans des lycées moins côtés“, affirme Claire Mazeron, Directrice académique chargée des lycées.

France 3

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