18/07/2021
Trois Nigérians ont péri samedi dans l’incendie d’un immeuble squatté de Marseille et un enfant est entre la vie et la mort, les enquêteurs s’orientant vers une piste criminelle sur fond de tensions entre squatteurs et trafiquants de drogue dans ce quartier déshérité.
“Il y a un point de deal (de drogue) notoire ici et il y a des tensions entre les habitants et les trafiquants”, a expliqué à l’AFP la préfète de police, Frédérique Camilleri, présente sur les lieux dans la matinée. Dans la cage d’escalier du bâtiment, les tarifs des stupéfiants sont inscrits sur les murs, a raconté Dominique Laurens, reconnaissant que la situation sur place est “extrêmement tendue”. Elle a lancé un double appel : au calme et à témoins.
La communauté nigériane est très remontée contre les trafiquants qu’elle accuse d’être à l’origine du drame. “C’est une rumeur, maintenant il faut l’objectiver par des témoignages”, a insisté la procureure.
17/07/2021
Trois hommes ont péri et un enfant de deux ans a été grièvement blessé ce samedi dans l’incendie d’un immeuble en partie squatté dans un quartier déshérité de Marseille, ville frappée par d’importants problèmes de mal-logement.
Le parquet a indiqué en fin d’après-midi que l’enquête s’oriente vers “une piste criminelle”. “Nous avons au moins l’existence de deux départs de feu, l’un au sixième étage, l’autre dans la cage d’escalier. Ce qui nous fait partir sur une piste criminelle”, a déclaré la procureure de Marseille Dominique Laurens lors d’un point presse, s’inquiétant de la situation très tendue sur place entre des Nigérians squattant la résidence et des trafiquants de drogue.
Des appartements en majorité squattés par des sans-papiers nigérians
L’origine de cet incendie meurtrier serait “accidentelle”, selon Rudy Manna du syndicat de police Alliance, mais une enquête est bien sûr en cours. Les victimes seraient d’origine nigériane, dans cet immeuble voué à la destruction où sur 128 logements, 114 sont squattés. Les autres logements sont encore habités par des locataires.
Témoignant auprès de France Bleu Provence, l’un de ces squatteurs nigérians âgé de 22 ans, explique qu’il paye 200 euros par mois pour un logement sans eau ni électricité. Le jeune homme est arrivé en France il y a quatre mois. Pour lui, ce squat “c’est quand même mieux que de dormir dans la rue“.
De nombreux locataires ont quitté les lieux, mais des squatteurs occupent illégalement plus d’une centaine d’appartements vides, ce qui empêche les opérations de destruction de l’immeuble, selon France Bleu Provence. En arrivant sur les lieux de l’incendie, ce samedi 17 juillet, “les policiers ont été pris à partie, alors qu’ils étaient venus sauver des vies”, a déploré Rudy Manna.
Piégées par les flammes, quatre personnes ont sauté de l’immeuble, trois sont mortes, a indiqué une source policière.
La cité des Flamants doit être démolie dans les prochaines semaines, pour être reconstruite et réhabilitée. De nombreux locataires ont quitté les lieux, mais des squatteurs occupent plus d’une centaine d’appartements
“Il y a un point de deal (de drogue) notoire ici et il y a des tensions entre les habitants et les trafiquants. Notre objectif est de sécuriser les opérations de secours afin que toutes les personnes puissent être mises à l’abri”, a-t-elle ajouté.
05/05/2021
Depuis des mois, ils sont des dizaines à squatter la cité des Flamants, cet ensemble en forme de “tripode” situé près du théâtre du Merlan dans les quartiers Nord de Marseille. Le quartier doit être en partie détruit avant une reconstruction dans le cadre du vaste chantier de réhabilitation urbaine à Marseille piloté par l’ANRU (agence nationale pour la rénovation urbaine) et lancé en 2005. Or, aujourd’hui, la plupart des 145 logements concernés sont squattés.
“C’est une mafia, on a beau envoyer des vigiles, ils ne font pas le poids.” – Lionel Royer Perreaut – Président de 13 Habitat
Il ne reste aujourd’hui que 13 locataires auxquels 13 Habitat affirme avoir proposé des solutions de relogement dignes. Certains habitants ne voient pas les choses de la même manière et parlent de “logements insalubres”.
Désormais, ces mêmes habitants doivent faire face à des bandes de squatteurs qui se disputent littéralement les appartements une fois qu’ils sont libérés par leurs occupants “légaux”.
Les habitants témoignent:
“Ils se branchent sur nos compteurs d’électricité et on ne peut rien leur dire, ils sont agressifs“, témoigne l’une des résidentes désabusée et effrayée. Une autre abonde : “Récemment ils se sont battus à coups de hache, il y avait du sang partout“.