Un service de sécurité marocain a utilisé un logiciel espion mis au point par une société israélienne pour viser une trentaine de journalistes et de patron de médias français sur un millier de Français concernés. Outre Lénaïg Bredoux et Edwy Plenel, on retrouve le nom de Dominique Simonnot, ancienne enquêtrice du Canard enchaîné et désormais contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, mais aussi d’une journaliste du Monde qui a souhaité rester anonyme. D’autres informations, concernant la surveillance de plusieurs chefs d’État et de gouvernement, devraient être publiées dans les prochains jours.
« L’espionnage de mon téléphone et de celui de ma consœur @LenaBred mène directement aux services marocains, dans le cadre de la répression du journalisme indépendant et du mouvement social », a réagi Edwy Plenel sur Twitter. Amnesty International avait déjà dénoncé en 2020 l’infection du téléphone du journaliste marocain d’investigation Omar Radi par le logiciel espion Pegasus.
« Pendant plusieurs mois, l’appareil répressif du royaume chérifien a ainsi violé l’intimité privée de deux journalistes, porté atteinte au métier d’informer et à la liberté de la presse, volé et exploité des données personnelles et professionnelles. Aucun autre téléphone d’un membre de l’équipe de Mediapart n’a été espionné », a précisé Médiapart.
« Au-delà des suites judiciaires, il va sans dire que cette atteinte aux libertés fondamentales, menée par une puissance étrangère à l’encontre d’un journal indépendant, exige une ferme réaction des autorités françaises qui aille au-delà d’une condamnation de principe. Nous l’attendons », ajoute le média.