20/07/2021
Le débat du projet de loi britannique sur l’immigration a débuté lundi 19 juillet, alors qu’un nombre record de migrants arrivait sur les côtes du Royaume-Uni.
« Nos priorités sont les priorités du peuple », a déclaré la secrétaire d’Etat britannique à l’intérieur devant la Chambre des Communes, ajoutant que « pour la première fois depuis des décennies, nous déciderons qui entre et qui sort de notre pays ». La secrétaire d’Etat a notamment dénoncé un système instrumentalisé par les criminels étrangers pour éviter l’expulsion via des actions tardives : « Encore et encore, nous voyons des meurtriers, des violeurs et des pédophiles lancer des requêtes de dernière minute pour rester dans le pays. Ce n’est tout simplement pas juste. »
« Assez d’un système d’asile défaillant qui coûte au contribuable plus d’un milliard de livres par an. Assez d’embarcations arrivant illégalement sur nos côtes, dirigées par des gangs du crime organisé. Assez de gens qui se noient dans ces voyages dangereux, illégaux et inutiles. Assez de personnes trafiquées et vendues en esclavage moderne. Assez de migrants économiques se faisant passer pour de véritables réfugiés. Assez d’adultes se faisant passer pour des enfants pour demander l’asile. Assez de gens essayant d’entrer illégalement, avant ceux qui respectent les règles », a lancé Priti Patel devant les parlementaires.
09/07/2021
Dans le projet de loi de réforme du système d’asile, le gouvernement britannique aurait le pouvoir de bloquer les visas des visiteurs issus des pays refusant de reprendre leurs clandestins ou délinquants déboutés.
Le Royaume-Uni se veut dorénavant ferme. Le projet de loi de réforme du système d’asile, publié mardi 6 juillet, compte bien mener à cela. Comme le rapporte le Guardian, mardi, ce texte donnerait plus de pouvoir au ministère de l’Intérieur britannique. Notamment celui de sanctionner les pays qui ne reprennent pas leurs migrants ou les délinquants étrangers déboutés, arrivés – et/ou vivant – illégalement au Royaume-Uni. En effet, la ministre de l’Intérieur Priti Patel, et ses futurs secrétaires de l’Intérieur, pourraient bloquer ou ralentir le traitement des visas des ressortissants des pays qui ne « coopéreraient pas avec le gouvernement britannique », selon le texte de loi. Comme le rapporte le Guardian, la clause du projet de loi, concernant la nationalité et les frontières, pourrait amener la ministre de l’Intérieur à augmenter les frais des demandes de visa.
Ce projet de loi est considéré par Priti Patel comme « la plus grande refonte du système d’asile du Royaume-Uni depuis des décennies »
- Les demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni ne bénéficieront plus des mêmes droits que ceux qui arrivent dans le pays par des voies légales. Même si leur demande d’asile est acceptée, ils se verront accorder un statut de réfugié temporaire et seront expulsés pour une durée indéterminée.
- Les demandeurs d’asile pourront être expulsés du Royaume-Uni pendant que leur demande d’asile ou leur appel est en cours de traitement, et pourront être installés dans des centres d’accueil offshore (en Afrique).
- Pour les personnes considérées comme étant arrivées illégalement, l’accès aux prestations sociales et aux droits de regroupement familial seront limités.
- La procédure d’appel et la procédure judiciaire seront modifiées afin d’accélérer l’expulsion des personnes dont la demande d’asile est rejetée.
- Le ministre de l’Intérieur pourra, dans des circonstances exceptionnelles, offrir une protection aux personnes vulnérables en “danger immédiat et en situation de risque dans leur pays d’origine”. On pense que cette mesure sera utilisée pour aider un petit nombre de personnes.
- Le système sera rendu “beaucoup plus difficile pour les personnes qui se voient accorder le statut de réfugié sur la base d’éléments non fondés” et comprendra des “évaluations rigoureuses de l’âge” pour empêcher les adultes de se faire passer pour des mineurs. Le gouvernement envisage d’utiliser des scanners osseux pour déterminer l’âge des migrants.
- Des peines de prison à vie seront introduites comme peine maximale pour les passeurs de clandestins.
- Les criminels étrangers qui violent les ordres d’expulsion et reviennent au Royaume-Uni pourraient être emprisonnés jusqu’à cinq ans au lieu des six mois actuels.
« En tant que ministre de l’intérieur, j’ai une responsabilité particulière à ce moment crucial de notre histoire nationale et alors qu’il s’agit de reprendre le contrôle [le fameux slogan des brexiteurs]. Nous allons mettre fin une fois pour toutes à la libre circulation des personnes ! » Ce 1er octobre 2019, à la grand-messe annuelle du Parti conservateur britannique, Priti Patel marque une pause. Depuis la tribune, elle savoure les applaudissements face à une audience de militants tories acquis à sa cause. Les adversaires de la très droitière ministre de l’intérieur britannique ne sont pas près d’oublier le sourire carnassier et triomphant qu’elle arborait ce jour-là.
Pièce maîtresse du gouvernement Johnson, Priti Patel, 49 ans, brexiteuse acharnée flirtant régulièrement avec des thèses dignes de l’extrême droite, est la bête noire des nostalgiques de l’Union européenne, de la gauche et des libéraux démocrates britanniques en général. La députée de Witham (dans le sud de l’Angleterre) ne s’est-elle pas prononcée au début de sa carrière politique, dans les années 2010, en faveur de la peine de mort comme « outil de dissuasion » ?