23/07/2021
La vidéo, qui fait partie de l’enquête, dure quelques secondes : on y voit Youns El Bossettaoui s’approcher de l’élu Adriatici, échanger quelques mots, puis le frapper au visage avec son poing. Immédiatement après, on voit Youns El Bossettaoui s’éloigner et sortir du cadre ; on voit également l’élu Adriatici se lever du sol. La vidéo ne montre pas le moment et la dynamique de la fusillade, ni le moment où Adriatici sort son arme (on le voit ramasser quelques objets après s’être relevé).
L’élu Adriatici, membre du Conseil de sécurité leghiste d’un gouvernement de centre-droit, avocat pénaliste, ancien commissaire de police et professeur de droit pénal à l’école de formation des officiers de police du Piémont, est désormais assigné à résidence pour excès coupable de légitime défense.
À l’heure actuelle, certains aspects de l’affaire ne sont toujours pas clairs : par exemple, la dynamique de la fusillade n’a pas encore été déterminée, à savoir s’il s’agissait d’une légitime défense, d’un tir “accidentel” ou d’un tir intentionnel de l’élu Adriatici. L’enquête est toujours en cours.
Youns El Bossettaoui a été hospitalisé pour des problèmes mentaux
Youns El Bossettaoui avait été hospitalisé pour des problèmes mentaux mais s’était échappé de l’établissement de Vercelli.
Youns El Bossettaoui “devait être soigné, pas tué, car il ne faisait de mal à personne et il était malade”. C’est ce qu’a expliqué l’avocate Debora Piazza qui, avec son collègue Marco Romagnoli, défend la famille de l’immigré. Elle ajoute que l’homme s’était “échappé” d’un établissement de Vercelli où il était traité pour des problèmes mentaux, parce qu’il voulait retourner sur la place à Voghera,« qui disait être sa maison ».
21/07/2021
Youns El Bossettaoui était très connu à Voghera (Italie). Vagabond, condamné à de multiples reprises, impliqué dans le trafic de drogue et ayant reçu à plusieurs reprises l’ordre de quitter l’Italie, ce qui n’a jamais été exécuté, il avait l’habitude d’importuner les passants, les résidents et les clients, en leur demandant de l’argent, en leur offrant des doses ou en les insultant, souvent ivre.
[…]En plus d’être avocat et professeur d’université, Adriatici avait une formation policière. Le pistolet de calibre 22 avec lequel Adriatici a tiré sur l’homme de 39 ans était en possession légale, l’ancien policier ayant un permis de port d’arme.
Milano Corriere / La Repubblica
Massimo Adriatici, élu de La Ligue, ancien commandant de police, a été assigné à résidence sous contrôle judiciaire et le parquet a ouvert une enquête pour acte de défense disproportionné, selon l’agence de presse italienne Ansa, qui cite des sources proches de l’enquête.
La victime, touchée par un tir à la poitrine, est un Marocain de 39 ans.
Selon la presse locale, il importunait une femme à l’extérieur d’un bar de Voghera, près de Padoue, lorsque l’élu municipal est intervenu. Après que ce dernier a appelé la police, l’homme aurait commencé à le bousculer. L’élu, qui portait un pistolet, affirme qu’un coup est parti au moment où il tombait au sol.
Pour Matteo Salvini, ancien ministre de l’Intérieur, Massimo Adriatici a été “victime d’une agression” et a agi “en état de légitime défense“. “Il a répliqué accidentellement par un tir qui a malheureusement tué un ressortissant étranger“, a-t-il estimé dans une vidéo postée sur sa page Facebook.
Le sénateur du Parti démocrate (centre-gauche) Alan Ferrari, élu de la région, a aussitôt exhorté Matteo Salvini à condamner les faits. “Dans un pays civilisé et démocratique, un adjoint ne tire pas sur une personne“, a-t-il estimé.