Une fois de plus, le centre de séjour temporaire pour immigrants de Ceuta, situé à El Jaral, a été le théâtre d’affrontements entre des membres de différents groupes d’Africains subsahariens. Ceux qui les dénoncent sont les Marocains qui y séjournent également et qui sont touchés par la violence entre différents groupes originaires d’Afrique subsaharienne et d’Algérie.
Les plaignants, qui ont préféré garder l’anonymat mais ont accordé une interview à El Faro de Ceuta, affirment qu’une fois de plus, des affrontements ont eu lieu entre Algériens et Subsahariens, laissant au milieu les Marocains, qui ont subi des agressions et même des blessures.
Dans les vidéos enregistrées par eux-mêmes, on peut voir que la situation a conduit à un appel à la présence d’agents de la police nationale.
Ces événements se sont déroulés moins d’un mois après que des affrontements entre différents groupes d’Africains subsahariens ont laissé le CETI gravement endommagé à la suite de bagarres au cours desquelles des portes, des fenêtres et des toilettes ont été brisées et un Marocain a été blessé par une pierre dans la bouche.
Les Marocains dénoncent également le fait qu’ils ont été déplacés des dortoirs vers deux pièces où normalement les enfants qui séjournent au CETI reçoivent des cours, devant dormir à même le sol, affirment-ils.
L’une des plaignantes, une Marocaine de 21 ans qui est entrée à Ceuta pendant la crise du mois de mai, a exprimé, lors d’une conversation téléphonique avec El Faro, son inquiétude quant au fait que les femmes marocaines sont constamment harcelées et intimidées par les hommes des autres groupes séjournant au CETI.
Elle assure qu’ils ont essayé de faire part de leurs préoccupations à la direction du centre, mais qu’ils n’ont pas réussi à se faire entendre jusqu’à présent.
Un autre plaignant a exprimé sa crainte quant à la dangerosité de la situation, étant donné qu’il y a des enfants dans le centre qui pourraient être blessés par les actes de violence qui, selon lui, sont perpétrés par les Africains subsahariens, car un jeune Marocain aurait été blessé au pied à la suite de ces événements. Il expose également les conditions dans lesquelles ils ont été contraints de dormir compte tenu des événements survenus dans la nuit de mercredi à jeudi, ce qui leur fait craindre pour leur vie.
Les Marocains soulignent qu’ils se sentent discriminés parce qu’ils sont expulsés du centre pour des comportements moins problématiques que ceux des Subsahariens, alors que les membres de ce groupe ne semblent pas subir de conséquences pour les destructions et les agressions qu’ils causent.
Le plaignant a tenu à exprimer ses craintes face à cette situation qu’il qualifie de “dangereuse” et que si les choses continuent ainsi, tôt ou tard, quelqu’un sera tué dans ces actes de violence. Il assure que la situation reste tendue aujourd’hui, jeudi.
Il a également déclaré que la nourriture qu’ils reçoivent leur est donnée dans des sacs au lieu d’assiettes, “ce n’est pas digne“, s’est-il plaint.