Le 2 juin dernier, la jeune fille s’installe au fond du bus. Le prévenu se colle à elle. Elle tremble, pleure, téléphone à sa mère, à ses amis, qui lui conseillent d’aller voir le chauffeur. « Elle faisait une crise d’angoisse », s’accordent-ils à dire. Mais il la bloque avec ses jambes, lui prend le visage, essaie de sécher ses larmes, mais ses mains descendent jusqu’à la poitrine de l’adolescente. Ce qu’il ne reconnaît pas.
[…]Sur le banc des victimes, soutenue par sa maman, la jeune fille pleure en écoutant le récit du président Desloges. Par téléphone, un interprète traduit les déclarations de l’Érythréen :
Je ne pensais pas qu’elle était mineure. Je voulais savoir si elle était de même nationalité que moi, je n’ai rien fait de mal, juste voulu sécher ses larmes.
L’agresseur
Enrôlé de force dans l’armée à 14 ans, le trentenaire a fui son pays et est venu en France à trois reprises. La dernière fois, c’était l’année dernière. Son avocate, Me Aurélie Fournard, précise qu’il est sans ressources.
Hébergé dans un foyer piriacais, il est aidé par des associations. Elle insiste sur le fait que « son transfert pour l’Italie est prévu et qu’il dispose de garanties de représentation puisqu’il donne l’adresse piriacaise ».
[…]Le tribunal l’a condamné à trois mois de prison ferme. Celui qui a déclaré : « Je veux faire ma vie en paix et en France » devrait donc être libéré sous peu puisqu’il a fait deux mois de détention provisoire. Il a interdiction de tout contact avec la jeune fille.