23/09/2021
[…]Pourquoi ses auteurs ne partagent-ils pas les conclusions de l’extrême droite ?
L’économiste admet avoir été étonné par un tel emballement alors que, pendant près d’un an, l’étude n’avait pas suscité de telles réactions, trouvant davantage d’écho “auprès d’élus locaux et d’administrations”. “On sait depuis longtemps qu’il y a une hausse structurelle de long terme de la part des immigrés extra-européens dans la population française en raison de vagues d’immigration successives, parce que l’Insee le mesure de manière très précise”, analyse Clément Dherbécourt.
“Expliquer les évolutions par la démographie, la taille des familles ou les flux migratoires actuels est problématique, car on sait que la hausse tendancielle du nombre d’immigrés extra-européens et de leurs enfants est une conséquence des vagues migratoires sur le long terme.”
L’augmentation de la part d’enfants d’origine immigrée était “prévisible”, explique le socio-démographe Patrick Simon au quotidien La Croix. “En 1974, on arrête l’immigration de main-d’œuvre et à partir des années 1980, on a une immigration familiale, qui devient plus significative depuis la fin des années 1990. Ce qui aboutit logiquement à une hausse des enfants d’origine immigrée extra-européenne”, explique le chercheur de l’Institut national des études démographiques (Ined), qui impute au métissage la moitié de cette augmentation : “Quand votre enfant se marie avec un immigré ou un enfant d’immigré, vous ne devenez pas immigré mais votre famille a désormais un lien avec l’immigration.”
Autre problème identifié par l’économiste Clément Dherbécourt : l’instrumentalisation de la carte de la Seine-Saint-Denis dans les interprétations de l’extrême droite où, effectivement, certains quartiers comportent une part importante de populations d’origine immigrée. “Ce département n’est pas représentatif de la France en général mais d’une spécificité de l’Ile-de-France, la porte d’entrée de l’immigration extra-européenne en France. Prendre la situation de la Seine-Saint-Denis pour en tirer des généralités à la France entière, c’est problématique”, regrette Clément Dherbécourt.
Mais le co-auteur du rapport de France Stratégie souligne un point : cette étude a pour but de transmettre “des informations”, et non de donner des clés sur les politiques publiques à mettre en œuvre : “Ce sont les décideurs publics qui, en fonction de leur couleur politique et de leurs objectifs, décident de la loi à mettre en œuvre.” Et d’ajouter : “On ne peut pas maîtriser les interprétations qui sont faites de nos données et il n’est absolument pas question de contrôler leur usage. Libre à chacun de les réutiliser comme il l’entend. Et, encore une fois, toutes ces données existent déjà.”
25/08/2021
C’est une progression démographique historique. Selon France Stratégie qui s’appuie sur des données de l’INSEE, la proportion des enfants immigrés ou enfants d’immigrés d’origine extra européenne est en forte hausse ces trois dernières décennies dans plusieurs grandes villes de France.
A Paris, ce pourcentage progresse de 22,4% en 1990 à 37,4% en 2017. Un chiffre particulièrement important dans le 18ème arrondissement de la capitale où 43% des mineurs sont immigrés ou ont au moins un parent d’origine extra-européenne.
(…) Une dynamique visible dans d’autres grandes villes de France comme ici à Rennes, où cette part été multipliée par trois en l’espace de 27 ans passant de 7,7% à 22,8%.
24/08/2021
27/07/2020
Les révélations du Figaro ont été publiées un jour avant que Fdesouche.com, le sulfureux site classé par ses opposants à l’extrême droite, ait mis en ligne un article remarqué intitulé: «Évolution de la part de la population d’origine extraeuropéenne chez les 0-18 ans dans les grandes villes françaises (chiffres officiels)».
L’article publié par la revue de presse en ligne s’est basé sur les travaux de France Stratégie, un organisme dépendant de Matignon. D’après cet article, le site de France Stratégie permet de «constater l’évolution de la présence de l’immigration extraeuropéenne dans de nombreuses “Unités urbaines”». Sputnik a demandé à France Stratégie de réagir à la publication de Fdesouche.com. L’institution rattachée à Matignon n’avait toujours pas donné suite au moment de la publication de cet article.
Selon les calculs du site, l’évolution de la part des enfants d’immigrés extraeuropéens chez les 0-18 ans entre 1990 et 2015 dans la ville de Besançon est par exemple saisissante. Elle aurait triplé dans certains quartiers passant d’une fourchette entre 0 et 15% à une part entre 30 et 45%. Un quartier de la ville accueillerait même 45 à 60% d’enfants d’immigrés extraeuropéens parmi les 0-18 ans.
Si l’amplitude temporelle varie, des données similaires s’observent dans des villes comme Bordeaux, Dijon, Grenoble, Le Mans, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Metz, Mulhouse ou encore Paris. Pour Benjamin Stora, de tels chiffres n’ont rien de surprenant:
«Je ne me suis pas penché sur ces données, mais c’est tout à fait logique, je dirais même mécanique. La France a accepté de nombreux immigrés extraeuropéens dans la deuxième partie du XXe siècle afin qu’ils viennent travailler en France, il est logique que ces derniers aient fait des enfants nés sur le territoire national, des enfants français. Ces derniers ont fait à leur tour des enfants. Évidemment que cela change la composition ethnique de certains quartiers et que la population extraeuropéenne s’accroît.»
L’historien ajoute que c’est le cas pour toutes les immigrations qu’elles soient italiennes, polonaises ou espagnoles.
«Si vous ne voulez pas voir se réaliser un tel phénomène, il faut mener une politique d’immigration zéro et il n’y aura pas de descendants. Vous fermez les frontières, n’acceptez plus d’immigration de travail et interdisez le regroupement familial. C’est une autre stratégie. Vous aurez un autre pays. C’est de cette manière qu’il faut poser le débat, car il est tout à fait normal que les enfants d’immigrés extraeuropéens soient plus nombreux au regard de l’histoire de l’immigration française», conclut Benjamin Stora.
[Fdesouche précise que contrairement à ce que Benjamin Stora laisse entendre ces chiffres ne prennent pas en compte les petits-enfants ou arrières petits-enfants d’immigrés extra-européens (à moins qu’ils ne soient aussi enfants d’immigrés ou immigrés eux-mêmes)]
Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l’inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populations étrangère et immigrée ne se confondent pas totalement : un immigré n’est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. C’est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l’origine géographique d’un immigré.
11/07/2020
Le site de France Stratégie, institution rattachée à Matignon, permet de constater l’évolution de la présence de l’immigration extra-européenne dans de nombreuses “Unités Urbaines”. Vous pouvez y accéder en cliquant sur “Composition sociale et démographique des quartiers”.
Pour une comparaison dans le temps, cliquez sur “Comparaison Temporelle” au-dessus de la carte.
Vous pouvez ensuite sélectionner les années et la catégorie que vous voulez afficher ainsi que d’autres options. Il existe plusieurs catégories pour l’immigration (européenne ou non, tranches d’âge…). Nous afficherons ici des cartes de la catégorie “0-18 ans, Enfant de Parent Immigré (Hors-d’Europe)” qui paraissent les plus pertinentes pour juger de l’avenir démographique. Mais vous pouvez afficher d’autre tranches d’âge, différencier entre 1 ou 2 parents immigrés, ou encore adapter la légende souhaitée.
Attention à bien sélectionner le bouton “Approche Concentration”.
Voici une sélection de grandes zones urbaines dont les données sont disponibles :
Unité Urbaine de Besançon – Évolution 1990-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Bordeaux – Évolution 1975-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Creil – Évolution 1975-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Dijon – Évolution 1975-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Grenoble – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Le Mans – Évolution 1982-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Lille – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Limoges – Évolution 1982-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Lyon – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Marseille / Aix-en-Provence – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Metz – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Montbéliard – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Mulhouse – Évolution 1975-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Nancy – Évolution 1982-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Nantes – Évolution 1990-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine d’Orléans – Évolution 1975-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Paris Intra-Muros – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Paris Seine-Saint-Denis (93) – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Paris Essonne – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Paris Hauts-de-Seine – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Paris Seine et Marne – Évolution 1982-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
Unité Urbaine de Paris Val-de-Marne – Évolution 1968-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans
-2015 de la part des enfants d’immigrés extra-européens chez les 0-18 ans