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Bonjour à toutes et à tous,

De retour de Poitiers, j’aurais voulu insister sur le franc succès des JDE; merci à Marine Tondelier, Léonore Moncond’huy, à tout-es les salarié-es et aux bénévoles en particulier poitevin-es pour leur énorme engagement qui a permis ces journées d’été historiques que l’on peut résumer en 3 mots : record de participation.

Mais j’écris ici pour car depuis jeudi circule une rumeur de “bousculade” et de “violence physique” entre deux candidats EELV à la primaire écologiste : Éric Piolle et Sandrine Rousseau.

Évidemment en tant que Secrétaire National d’EELV, je ne peux laisser passer un signalement de violence physique sans réagir. Et en tant que garant du bon déroulement de la primaire je ne peux pas non plus passer l’idée qu’un candidat aurait été violent quand ça n’est pas le cas.

J’ai donc mené une enquête. Elle conclut à l’innocence d’Éric Piolle.

Que s’est-il passé ?

Prenant les choses au sérieux, j’ai très vite discuté avec Sandrine et Éric sur place, et j’ai depuis recueilli différents témoignages et reçu trois vidéos.

La première version de Sandrine Rousseau, reprise dans un twitt d’un journaliste du Figaro, est la suivante : “Sandrine Rousseau assure avoir été bousculée par son adversaire à la primaire écolo Éric Piolle, jeudi matin aux universités d’été. « C’était très violent », confie la candidate au Figaro! “

Côté Figaro on m’affirme : “la phrase « c’était très violent » avait été validée en ON, une heure avant la publica le l’article. “Ce n’est donc pas Le Figaro « qui affirme » mais bien la candidate.”

Sandrine a démenti notamment dans Libération sans véritablement disculper Éric ou son équipe.

Notamment, un twitt de Sandrine Rousseau relaie le twitt du journaliste du Figaro, et donc lui donne de l’écho. Le commentaire de Sandrine précise que “ce n’est pas une invention” et que “ce n’était pas “très violent”, mais ne rectifie pas le fait qu’Éric ne l’a pas bousculée.

La version de Sandrine a ensuite évolué, la bousculade ayant été le fait non pas d’Éric mais d’un journaliste, et encore ce mardi au téléphone elle m’a confirmé qu’elle ne savait pas qui l’a bousculée ou mise sur le côté, peut être un journaliste qui l’aurait poussée ou son équipe qui l’aurait éloignée.

Je la crois et je constate évidemment la difficulté à identifier les faits, je lui ai en tous cas proposé de clarifier pour dédouaner publiquement Éric.

Cela n’a pas été fait.

Je partage donc publiquement les éléments qui dédouanent entièrement Éric Piolle et son équipe de tous faits de violence physique.

Voici 3 vidéos :

  • Dans la première, on voit les 4 journalistes devant Éric reculer (il y en a d’autres autour) et Éric Piolle, Elen Debost, Sandrine Rousseau et Sylvain de Smet se saluer. La séquence est très courte car extraite d’un reportage de France 3, mais on ne sent pas de tension
  • Dans la deuxième, on voit qu’Éric ne va pas vite et double l’équipe Rousseau sur la gauche avant de saluer Sylvain, Elen et Sandrine; et le tout très calmement. On n’entend aucun bruit de bousculade
  • Dans la troisième, on voit la séquence un peu en amont, et on peut constater qu’Éric passe à côté de David Marais en fauteuil (on voit un cameraman le contourner) et de Sophie Nicklaus. On n’est pas cependant dans une cohue ou dans un mouvement de foule, on voit qu’Éric Piolle change de trajectoire, salue les 3 et me rencontre juste derrière.

A nouveau, je ne peux pas laisser dire qu’il y a eu un incident violent de la part d’un membre de notre mouvement sans réagir. Évidemment, je ne peux, en tant qu’homme, juger du caractère de violence symbolique que constitue le fait d’interrompre une candidate en pleine interview pour la saluer avant de continuer son chemin. Et évidemment je crois Sandrine quand elle me dit qu’elle a été bousculée par un journaliste ou écartée par son équipe pour s’en protéger.

Une documentariste qui suit Sandrine et avec qui j’ai pu m’entretenir sur le conseil de Sandrine est ainsi “blessée” (je la cite) d’avoir dû s’écarter ; même chose pour une journaliste du Canard enchaîné présente également. Les deux journalistes disent pour autant qu’il n’y a pas eu de contact physique : ni avec Éric, ni avec les journalistes le précédent, ni avec son équipe. “il n’y a pas eu de contact physique, j’ai dû m’écarter sinon il y aurait eu bousculade”.

Nous étions nombreuses et nombreux et, entre les tonnelles et les tables, il n’y avait pas beaucoup d’espace. Difficile d’avancer sans se croiser.

J’étais pour ma part en interview avec le JDD, l’Opinion, l’Obs et d’autres médias au moment du passage d’Éric et j’ai dû m’interrompre à son arrivée pour le saluer, comme je l’ai fait avec les autres candidat.e.s : on le voit sur une vidéo. Les interviews ont pu reprendre ensuite.

J’imagine que cela est déjà arrivé à Yannick, à Éric, et à beaucoup d’entre nous de s’interrompre ainsi. Ne pas se saluer eut été problématique également d’autant qu’Éric n’a pas manqué de saluer les hommes également en pleine interview.

Le troisième témoignage d’une personne recommandée par Sandrine est différent : “Éric Piolle est arrivé et une horde de journalistes s’est précipité. Les journalistes, cameramen, photographes reculaient à grand pas. Personne ne se souciait de ce qui se passait derrière eux. J’ai pu bloquer quelques journalistes mais pas tous et tu t’es faite bousculée. Éric Piolle ne s’est pas excusé de cette bousculade et a repris son chemin. Continuant de plus belle au risque de renverser ceux et celles qui se trouvaient sur son chemin. Je mets en copie Julien Bayou de ce message. C’est terrible ce qui s’est passé et cela aurait pu être pire si je n’étais pas intervenu.”

Pour le coup ce discours qui fait porter la responsabilité sur Éric est plutôt contredit sur les 3 vidéos; Éric n’allait pas vite, les journalistes ne touchent personne (ce qui ne veut pas dire que Sandrine n’a pas été bousculée hors champs, mais dans ce cas on parle d’un journaliste, pas d’Éric qui lui apparaît constamment dans le champs), un journaliste contourne le fauteuil de David, certainement prévenu par Sophie car David était de dos. Éric salue Elen puis Sylvain puis Sandrine qui ne lui font rien remarquer. Il continue, je suis quelques mètres plus loin, et il ne manque nullement de me renverser.

Un quatrième témoin, toujours conseillé par Sandrine, était tout proche d’elle sur les vidéos et m’explique lui que Sandrine a bien été bousculée par un journaliste mais que de son point de vue, Éric Piolle n’y est absolument pour rien et n’a même pas dû s’en rendre compte, du fait des journalistes qui l’entouraient”.

Au final, je n’ai pas entre les mains d’éléments qui montrent qu’Éric ou son équipe aient “bousculé” quiconque.

Ce n’est pas une raison pour ne pas croire Sandrine quand elle dit qu’elle a été bousculée par un-e journaliste. Les témoignages se recoupent en tous cas pour dédouaner complètement Éric. C’est ce que j’ai dit hier sur France info.

C’est très important. Car je le redis: on ne peut laisser un fait de violence physique sans réponse dans ce mouvement ni ailleurs dans la société. Mais on ne peut non pas plus laisser un candidat à la primaire et son équipe se faire publiquement accuser de “bousculade” et de “violence physique” dans la presse et sur les réseaux sociaux, qui plus est en pleine campagne de primaire. Au vu de ces images, il n’en est rien.

Ma responsabilité de Secrétaire National est de permettre qu’un débat équitable, serein et transparent puisse avoir lieu entre nos candidat.e.s. La responsabilité de chaque candidate, de chaque militante de notre mouvement est de respecter le collectif et chaque adhérent-e dans ses paroles, ses actes et ses écrits.

Tout le monde nous regarde. Soyons à la hauteur.

A bientôt; Julien

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