Depuis près de six ans, les mères du Petit Bard, un quartier ghetto de Montpellier, se battent pour la réussite scolaire de leurs enfants. Malgré le soutien de l’Elysée, elles se confrontent aux autorités locales. Reportage.
« Quel est le niveau réel de nos enfants après un an et demi de Covid ? » Pas de réponse. « Quelles solutions proposez-vous pour faciliter l’accès au langage ? » Pas de réponse. « Quel espace souhaitez-vous réserver aux parents pour rendre concret l’objectif de coéducation ? » Pas de réponse. Des questions, des questions, et toujours pas de réponse. La situation prêterait à sourire si l’on ne se trouvait au Petit Bard, cité ghetto à quelques minutes du centre de Montpellier où – conséquence étrange des politiques HLM – tous les habitants ou presque sont d’origine marocaine.
Pour cette assemblée citoyenne de fin d’année consacrée à la question brûlante de l’échec scolaire, le collectif des parents du Petit Bard-Pergola avait pourtant tout bien fait. Les invitations ont été transmises courant juin aux institutions concernées – rectorat, préfecture, mairie – lors de marches revendicatives à travers Montpellier. Et les contacts avec les journalistes réactivés. Depuis six ans, les « mamans » du Petit Bard font en effet l’unanimité dans la presse française. Des mères d’élèves musulmanes et républicaines. Qui exigent des « enfants blonds » dans les écoles de leurs rejetons, à rebours des discours sur le communautarisme. Les médias, toutes tendances confondues, adorent.
[…]L’Obs