Selon des chiffres obtenus par « Le Monde », près de 500 armes à feu seraient saisies chaque année dans les Bouches-du-Rhône, dont la moitié d’armes dites « d’épaule », comprenant des kalachnikov. Des chiffres toutefois restés stables ces dernières années, voire en baisse – en 2016, plus de 600 armes avaient été saisies dans le département –, mais qui ne reflètent pas forcément la réalité de leur circulation dans les quartiers minés par le trafic de drogue.
Une kalachnikov avec ses chargeurs, un fusil à pompe, un fusil de chasse, deux pistolets automatiques et leurs munitions, deux grenades et deux gilets pare-balles. C’est le bilan d’une saisie réalisée en juin dans une cité du 16e arrondissement de Marseille par la police judiciaire. Un arsenal presque banal aujourd’hui pour une équipe de trafiquants de drogue marseillais, sauf qu’il a été retrouvé cité des Mûriers, à l’Estaque, dans un petit point de deal aux profits modestes – 1 000 euros par jour – au regard d’autres quartiers dégageant plusieurs dizaines de milliers d’euros quotidiennement.
Preuve, pour les policiers, que la banalisation des armes à feu se poursuit dans la cité phocéenne et que la recomposition du paysage criminel en cours dans la ville depuis plusieurs mois a conduit les uns et les autres, acteurs secondaires compris, à s’armer pour se défendre des appétits concurrents. […]