Plongée dans une crise économique qui entame le pouvoir d’achat, la population turque a de plus en plus de mal à accepter l’afflux de réfugiés.
Depuis 2016, la Turquie abrite l’une des plus grandes populations de migrants du monde suite à l’accord conclu avec l’Union européenne lors de la crise des réfugiés arrivant notamment de Syrie en 2015-2016. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait valoir que son pays de 84 millions d’habitants accueille désormais cinq millions de migrants et de réfugiés, dont environ 3,7 millions en provenance de Syrie et jusqu’à 420 000 Afghans.
Des migrants jusqu’ici plutôt bien acceptés. « Quand je suis arrivé en Turquie, c’était facile », confie Mubariz, un jeune Afghan de 20 ans. « C’est beaucoup plus difficile aujourd’hui. Où qu’on aille, on vit dans la peur. En situation illégale, on craint d’être arrêté et renvoyé en Afghanistan. »
Tout a changé quand la police a commencé à rassembler les Afghans et à les placer dans des centres de rétention en vue d’une expulsion : une réponse des autorités à la colère croissante de la population envers les migrants. L’instabilité économique exacerbée par la pandémie de coronavirus a fait naître une défiance des autorités et de la population à leur égard, à des niveaux rarement enregistrés auparavant.
Selon une étude de l’institut de sondage Aksoy, 85 % des personnes interrogées se disent « inquiètes » de l’arrivée des Afghans depuis que les talibans ont repris leur pays, 20 ans après en avoir été chassés.
(….) www.sudouest.fr