14/09/21
“L’étudiant l’a fait de sa propre initiative. Il est sensible à la question décoloniale, surtout de part ses origines. Il est profondément anti-raciste. ” se désole l’enseignant.
L’étudiant de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux affirme mener un travail sur “l’héritage colonial et esclavagiste” de la ville. Il a voulu reproduire le buste de la statue de l’esclave Modeste Testas pour “la rendre plus visible”. Découvert lundi matin, son moulage avait été considéré comme une dégradation à caractère raciste et soulevé de nombreuses réactions d’indignation.
(…) rue89
13/09/21
“C’est d’une violence extrême”. L’adjoint au maire pour le patrimoine et la mémoire, Stéphane Gomot ne mâche pas ses mots. Ce lundi matin, la statue à l’effigie de Modeste Testas érigée sur les quais, a été vandalisée. Le buste de cette représentation d’une esclave africaine, achetée par des Bordelais et déportée à Saint-Domingue, a été recouvert de chaux blanche.
“On a quand même repeint en blanc le buste d’une personne noire. C’est un acte raciste et misogyne”, poursuit Stéphane Gomot, qui assure que la mairie va porter plainte et se constituer partie civile.
La statue en bronze de Modeste Testa, née Al Pouessi, a été inaugurée le 10 mai 2019, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition. Erigée sur les quais de la Garonne, devant la Bourse Maritime, elle est l’œuvre du sculpteur haïtien Filipo.
Karfa Diallo, conseiller régional EELV et fondateur de l’association Mémoires et Partages, déplore quant à lui “une énième provocation contre la mémoire de crime contre l’humanité qu’est l’esclavage”. “Cet acte obéit à une rhétorique raciste d’extrême-droite, qui veut disqualifier la couleur noire au profit de la couleur blanche”, s’insurge-t-il, précisant que l’association avait également l’intention de porter plainte.