17/09/2021
La décision de l’Australie d’annuler le contrat, d’une valeur initiale de 31 milliards d’euros, portant sur la construction de sous-marins conventionnels français au profit d’un accord pour des sous-marins nucléaires américains révèle les véritables intentions des États-Unis dans cette partie du monde. L’alliance scellée entre Canberra, Londres et Washington vise à renforcer la sécurité dans la zone indo-pacifique où le géant américain tente de tenir la dragée haute à la Chine.
Après le retrait américain d’Afghanistan, les États-Unis ont, semble-t-il, décidé de jeter toutes leurs forces dans le développement de leur politique de sécurité dans la zone indo-pacifique. Une réponse aux velléités chinoises dans cette région du monde très disputée depuis des années.
Cette politique américaine n’est pas nouvelle. La secrétaire d’État Hillary Clinton en avait fait une priorité en 2007 mais, depuis, les Printemps arabes et la situation en Afghanistan avaient plus ou moins mis entre parenthèses cette nouvelle approche géostratégique. Une vision que même Donald Trump partageait. Joe Biden a décidé dorénavant d’accélérer en scellant une alliance avec l’Australie et le Royaume-Uni, au risque de se brouiller avec un partenaire de longue date, en l’occurrence la France.
Le président américain a également annoncé la tenue d’une réunion du Quad (dialogue quadrilatéral pour la sécurité) le 24 septembre prochain à Washington avec la présence des Premiers ministres australien, indien et japonais afin de relancer un format diplomatique qui végétait depuis plusieurs années et qui doit désormais jouer un rôle central pour préserver la paix et la sécurité dans cette région.
[…]Les autorités françaises ont annulé une soirée de gala prévue vendredi à Washington, a confirmé jeudi à l’Agence France-Presse un responsable sous le couvert de l’anonymat, après la rupture du « contrat du siècle » de fourniture de sous-marins français à l’Australie, qui a généré une crise transatlantique.
Cette réception, à la résidence de l’ambassadeur de France à Washington, était censée célébrer l’anniversaire d’une bataille navale décisive de la guerre d’indépendance des États-Unis, conclue par une victoire de la flotte française sur la flotte britannique, le 5 septembre 1781.
La bataille de la baie de Chesapeake, aussi connue sous le nom de bataille des caps de Virginie, opposant la flotte de l’amiral britannique Thomas Graves à celle du lieutenant-général des armées navales François Joseph Paul de Grasse, a été jugée cruciale pour la victoire finale des armées coalisées de George Washington, Rochambeau et La Fayette. D’autres événements s’inscrivant dans la célébration de ce 240e anniversaire ont été toutefois maintenus, comme l’escale d’une frégate française à Baltimore et celle d’un sous-marin à Norfolk, ou encore la dépose d’une gerbe sur un monument à Annapolis.
[…]16/09/2021
Rupture du “contrat du siècle” : “C’est vraiment un coup dans le dos. On avait construit avec l’Australie une relation de confiance, cette confiance est trahie”, déclare Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères
— franceinfo (@franceinfo) September 16, 2021
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15/09/2021
Les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni vont annoncer mercredi un partenariat de sécurité historique pour défendre leurs intérêts dans la zone indo-pacifique, face aux appétits de la Chine, rapporte la presse australienne. Ce partenariat permettrait en particulier à l’Australie de se doter de sous-marins à propulsion nucléaire, ce qui pourrait remettre en question une énorme commande de plus de 60 milliards de dollars passée à la France.
Le nouveau pacte, baptisé «AUKUS», permettrait aux trois pays de «partager des technologies avancées, en particulier de la technologie de propulsion nucléaire de sous-marins», selon le Sydney Morning Herald. Le quotidien indique qu’une annonce officielle doit intervenir mercredi. Le président américain Joe Biden doit faire à 17h00 heure de Washington (23 heures, heure française) une déclaration sur «une initiative de sécurité nationale», selon son agenda. Il sera rejoint, en virtuel, par le premier ministre australien Scott Morrison et le premier ministre britannique Boris Johnson.
Joe Biden s’est donné pour objectif de raviver les alliances des États-Unis face à la Chine, et a déjà dit à plusieurs reprises que la région indo-pacifique était une priorité. Mais ce pacte, s’il est confirmé, pourrait jeter un froid dans les relations avec la France, s’il débouche bien sur une annulation d’une gigantesque commande passée par l’Australie. […]