- Une base militaire et une armée de trolls
- L’affaire Larry Romanoff, le faux nez de la désinformation sur le Covid
- La Suède, cible numéro un en Europe
- Des relais d’influence en France
- Les étranges constructions chinoises en Afrique
- Une pieuvre agressive et inefficace
La rédaction internationale de Radio France a pu se procurer une enquête exclusive de l’IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire). Ce rapport de 650 pages, rendu public aujourd’hui, passe au peigne fin les gigantesques moyens mis en œuvre par Pékin pour imposer son récit.
Difficile de ne pas être pris d’un profond vertige à la lecture de cette synthèse minutieuse et éclairante de plus de 640 pages et 3 000 notes, achevée par le sinologue Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, le directeur de l’IRSEM, au terme de deux années de recherches. Pièce par pièce, les deux co-auteurs reconstituent la mosaïque destinée à projeter la nouvelle doctrine du Parti Communiste Chinois (PCC), qu’ils résument en citant Machiavel dans “Le Prince” : “Il est plus sûr d’être craint que d’être aimé”. Et cette enquête sort au moment même où la crise des sous-marins avec l’Australie soulève la question du positionnement français vis-à-vis de la Chine et des États-Unis.
Cette politique d’influence, plus agressive, s’appuie sur un large spectre d’outils, allant de la traditionnelle diplomatie publique à des activités clandestines, et dispose de son propre centre opérationnel de commandement : la base 311. Situé dans la ville de Fuzhou, dirigé par un militaire et commissaire politique, ce quartier général de l’influence chinoise est chargé d’articuler la stratégie des “Trois Guerres “.
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