Le 22 septembre 2021, la Cour suprême d’appel de Bloemfontein a jugé illégale la mise en œuvre par le ministère du Tourisme de la mesure d’autonomisation économique des Noirs (BEE) comme critère pour son fonds d’aide. Solidarity et AfriForum se sont opposés aux critères du ministère devant le tribunal. Le verdict, accompagné d’une ordonnance sur les coûts, a été rendu contre le ministère.
“Nous sommes ravis de ce verdict. C’est une victoire pour tous les acteurs du secteur du tourisme qui ont perdu leurs revenus et leurs entreprises en raison de la mise en œuvre par le gouvernement de la loi sur la gestion des catastrophes, mais aussi pour ceux que le gouvernement a rejetés en raison de la couleur de leur peau. Solidarité et AfriForum ont persisté, affirmant que le virus ne choisit pas ses victimes en fonction de la couleur de leur peau et que le gouvernement n’a pas le droit de choisir qui il va aider en fonction de ce critère. Nous ne pouvions tout simplement pas permettre cette exploitation grossière de personnes dans le besoin par le gouvernement”, déclare Anton van der Bijl, responsable des questions juridiques à Solidarité.
Selon le juge Plasket, la ministre du Tourisme a commis une erreur de droit et n’est pas légalement obligée, comme elle le prétendait, d’allouer des fonds sur la base des critères BEE. La décision du juge Plasket remplace la décision précédente, rendue le 6 avril en faveur du ministère. AfriForum et Solidarity avaient fait appel de cette décision et l’affaire a été entendue par voie électronique le 25 août.
Le secteur du tourisme a souffert de la mesure draconienne de confinement prise par le gouvernement et le fait que le gouvernement fasse ensuite de la discrimination à l’encontre de personnes sur la base de leur race montre simplement que le ministère du Tourisme doit mettre de l’ordre dans ses priorités.
“La décision du tribunal indique clairement que la ministre a fait une erreur dans son interprétation de la loi. Il se pourrait également que les conseillers juridiques de la ministre soient incompétents ou qu’elle savait exactement ce qu’elle faisait et qu’elle ait quand même choisi de discriminer des personnes en fonction de la couleur de leur peau, en contradiction avec la législation en vigueur”, déclare Jacques Broodryk, directeur de campagne à AfriForum.
“Il est temps que les représentants du gouvernement réalisent qu’ils ne peuvent tout simplement pas faire ou défaire ce qu’ils veulent, et que l’argent du contribuable ne peut pas être dépensé de manière inconsidérée, ni être utilisé pour financer l’idéologie de l’ANC. Les ministres et leurs services respectifs sont également soumis aux lois de ce pays et seront tenus responsables s’ils ne les respectent pas. Nous continuerons à agir en tant que chien de garde et n’hésiterons pas à nous attaquer à ces injustices”, conclut M. Van der Bijl.