“C’est une aventure gigantesque. C’est la première fois que l’ICIJ réunit 600 journalistes dans 117 pays”, détaille sur l’antenne de France 24, Jacques Monnin, chef de la cellule investigation de Radio France. “Nous avons eu un accès inédit à ce que représente l’évasion, la fraude ou l’optimisation fiscale dans le monde“.
[…] “Je n’ai jamais rien fait d’illégal ou de mal”, a réagi Andrej Babis depuis son compte Twitter, “mais cela ne les empêche pas d’essayer de me dénigrer et d’influencer les élections législatives tchèques”, prévues vendredi et samedi prochains. […]
Dans la plupart des pays, ces faits ne sont pas susceptibles de poursuites. Mais dans le cas des dirigeants, l’ICIJ met en parallèle le discours anti-corruption tenu par certains d’entre eux avec leurs placements dans des paradis fiscaux. […]
Le mot “Pandora” parle de lui-même. Si les “Panama Papers” avaient été un électrochoc, cette nouvelle enquête planétaire est une confirmation. Plus on creuse, et plus on trouve. En dépit des changements de règlementation, l’évasion fiscale semble être un puits sans fond, et un sport qui se pratique dans la plupart des pays du monde.
Les “Pandora Papers” représentent l’enquête la plus importante jamais menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et ses partenaires, dont la cellule investigation de Radio France. Durant de nombreux mois, 600 journalistes de 150 médias répartis dans 117 pays ont épluché 11,9 millions de documents issus de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore. C’est une source d’information gigantesque. À l’époque des “Panama Papers“, seules avaient été analysées les données du cabinet Mossack Fonseca, et les conclusions de cette vaste enquête laissent sans voix.
L’argent des paradis fiscaux sert toujours à acheter des jets privés, des yachts, des manoirs, des œuvres d’art de grands maîtres… Nos découvertes confirment l’étude réalisée en 2020 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui évaluait à 11 300 milliards de dollars les sommes détenues dans des places offshore, ce qui permet de transférer les bénéfices des pays à forte imposition où ils sont réalisés, vers des sociétés qui n’existent que sur le papier, dans des juridictions à faible imposition. […]