Son histoire fait frissonner d’horreur. Elle sera bientôt retranscrite dans un livre conçu à quatre mains et en anglais pour qu’il soit lu dans son pays d’origine. Cet ouvrage aura sûrement un effet cathartique puissant. Bénédicta, jeune Nigériane, ex-victime de la traite humaine (1), endosse de temps à autre le rôle de comédienne pour des interventions ponctuelles comme ce fut le cas pour la Nuit scoute à la Maison des étudiants de Poitiers, mercredi 29 septembre. Accompagnée par Emma Crews, militante et artiste, elle se raconte à travers des « Clitoris conversations » en public.
Aujourd’hui Bénédicta avoue faire « un travail sur elle émotionnellement et physiquement ». Son corps n’est encore que douleur. Ses éclats de rire déchirent parfois le récit glaçant et cisaillent les larmes qui perlent malgré elle sur son visage. Bénédicta n’a que 19 ans quand elle est arrachée à sa famille pour une destination inconnue pleine de promesses qui ne seront jamais tenues.
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Rapidement, elle est envoyée en Italie (à Turin) où elle retrouve, sans le savoir, toujours la même mama. Un monde de mensonges et de perversions va s’ouvrir devant elle. Face aux autorités, en anglais, elle doit mentir sur son périple (en mentionnant la Libye), et se vieillir de cinq ans. Bénédicta obtient un visa.