Dimanche 15 août 2021, 5 heures du matin. Sa nuit de travail terminée, un policier adjoint (nouvelle appellation des adjoints de sécurité, jeunes sous contrat dans la police nationale) quitte le commissariat de Reims avec son véhicule personnel. Il prend le boulevard Roederer puis s’arrête au feu place de la République. Une BMW stoppe à côté. Les deux occupants le dévisagent. À leurs regards, le policier comprend qu’ils lui veulent du mal. Le passager baisse la vitre et jette sur sa voiture une bonbonne de protoxyde d’azote, substance connue pour être consommée en tant que gaz hilarant.
Après plusieurs minutes de course-poursuite, le policier n’a eu d’autres solutions que de revenir au commissariat pour se réfugier dans la cour. La BMW disparaît mais le conducteur est formellement identifié – Jahid Benrazek, 28 ans, 12 condamnations, sans profession – ainsi que le passager, Mehdi Rmiche, 21 ans, livreur de pizzas déjà condamné à deux reprises, l’un et l’autre domiciliés au quartier Wilson.
[…]Peut-être en dira-t-il plus le 9 novembre, date à laquelle les deux jeunes hommes seront jugés après le renvoi de leur procès lundi. Considérant qu’il n’existait pas d’éléments suffisants pour établir qu’ils avaient attaqué en connaissance de cause un policier, le parquet n’a pas retenu la circonstance aggravante de violences commises sur une personne dépositaire de l’autorité publique. Reste les jets de bonbonnes sur sa voiture, ainsi que les autres délits reprochés à Jahid Benrazek, en l’occurrence un refus d’obtempérer, une complicité de refus d’obtempérer, des violences sur un policier lors de son arrestation, une rébellion et une double récidive de défaut de permis : il conduisait la BMW malgré une mesure de suspension.