La victime est là, collée à sa mère. Elle regarde dans le vague et ne souhaitera pas s’exprimer de toute l’audience correctionnelle, ce mardi 5 octobre.
[…]Lors d’une première séance avec la jeune adolescente, qui durera de 20 heures à 3 heures du matin, le marabout masse sa jeune victime, qui se dira « tétanisée ». Le lendemain, une nouvelle séance de massage aura lieu avec cette fois, un viol par pénétration digitale. La victime, incapable d’en parler à sa mère, se livrera à sa sœur quelque temps plus tard avant d’aller déposer plainte. Le marabout quant à lui, balayera les accusations, mais reconnaîtra les séances de massage. « Il a détruit ma fille, il m’a détruite. Je voudrais qu’il aille en prison et ne fasse plus jamais de mal comme il en a fait à ma fille », témoigne sobrement la mère, en larmes à la barre
L’homme, jugé en son absence, est désormais introuvable. Il aurait refait sa vie avec une nouvelle femme, enceinte de lui. L’expertise psychiatrique effectuée auprès de l’adolescente détaille « l’hypervigilance, les difficultés d’endormissement, de concentration, la perte d’appétit, les idées suicidaires ou encore la peur de retourner dans sa chambre », où les faits ont eu lieu. Me Chancenot, qui représente les victimes, décrit « un dossier qui se trouve dans un monde particulier, celui du maraboutage. La mère n’est pas particulièrement naïve, mais elle a rencontré cet homme charmant, musicien, très séducteur, elle a été heureuse avec lui pendant quelques mois. […] C’est un viol, on ne parle pas d’une agression sexuelle, il a brisé la vie d’une gamine de 16 ans chez elle, dans sa vie, dans sa chambre. Elle ne peut plus venir chez sa mère, elle n’a jamais remis un pied dans sa chambre. La complicité mère/fille, cet amour, ne peut plus se manifester de la même manière. Elle est brisée, son destin sera différent de ce qu’il aurait dû être », a-t-elle plaidé.
[…]Il a demandé une peine de quatre ans d’emprisonnement, qui sera réduite de moitié par la décision finale du tribunal : deux ans de prison ferme. Un mandat d’arrêt a été délivré à son encontre.
(Merci à Marie Angel)
