Sur les 372 patronymes recensés par la municipalité, 45 pourraient être retirés de l’espace public pour leurs accointances politiques ou idéologiques.
Les rues Richard Strauss et Richard Wagner vont-elles disparaître de Munich ? Depuis 2016, le conseil municipal s’est lancé dans une chasse aux héros troubles dont les noms ornent voies et avenues. L’objectif est d’éliminer les personnalités dont l’histoire est liée au nazisme, au colonialisme, à l’esclavagisme… 372 patronymes ont ainsi été désignés comme problématiques, dont 327 concernent des noms ayant au moins un «besoin de contextualisation». Les 45 restants ont, eux, un «besoin accru de discussion» à en juger par la mairie. Les deux compositeurs classiques, controversés pour leur rôle plus ou moins direct dans le développement du national-socialisme, font partie de cette liste «restreinte» dont les noms pourraient disparaître.
Une liste de personnalités, jugées «en contradiction flagrante avec les valeurs humanistes, démocratiques, fondamentales et intemporelles», a été rendue publique le 26 septembre. Sur le site de la municipalité, on découvre les 45 cas les plus «critiques». Un comité spécial formé d’experts rendra un avis consultatif concernant le devenir de ces rues. À charge pour la mairie d’en tirer les conséquences.
Si l’idéologie aryenne de Richard Wagner et son influence artistique sur le Troisième Reich sont connues du grand public, sa mort, survenue en 1883, rend sa condamnation quelque peu anachronique. Il n’en reste pas moins l’un des compositeurs les plus appréciés par Adolf Hitler.
(…) Le rôle de Richard Strauss est lui plus ambiguë. Le musicien a été nommé par Joseph Goebbels en 1933 à la tête de la chambre des musiciens du Reich, mais il en démissionna en 1935 à la suite d’un désaccord concernant Stefan Zweig, librettiste de son opéra La Femme silencieuse.
Merci à Tara King