À l’issue de cinq jours d’audience, 12 des 15 prévenus ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Beauvais ce vendredi 15 octobre. Ils ont été reconnus coupable d’un trafic d’héroïne et de cocaïne, et dans une moindre mesure de cannabis. En revanche, trois hommes identifiés – comme le blanchisseur, un « électron libre » et un gérant de point de deal – ont été relaxés.
C’est un réseau scrupuleusement hiérarchisé qui s’est implanté à Beauvais entre 2018 et 2020 et qui aurait rapporté la coquette somme de 770 000 € sur les onze derniers mois du trafic. Malgré plusieurs courriers anonymes, plus de deux ans d’enquête ont été nécessaires pour confondre les principaux suspects, particulièrement vigilants. Ces derniers n’ont pas hésité à dissimuler leur trafic par l’usage de langages codés et de dizaines de lignes téléphoniques et autant de voitures de location. En vain. Après une vague d’interpellations opérée en juin 2020 et dans les semaines suivantes, tous ont comparu devant le tribunal correctionnel de Beauvais pour leur implication à des degrés divers.
Désignés comme « le chef d’une entreprise mortifère » et « le chef du trafic à Beauvais, capitale de l’héroïne », Medhi Mouti et Nestori Mashaka ont logiquement été les plus lourdement sanctionnés. Tous deux en état de récidive et seuls prévenus poursuivis pour association de malfaiteurs, les deux hommes ont écopé de cinq ans et six de prison ferme. Une peine qui fait écho à leur statut d’instigateur du trafic d’héroïne et de cocaïne qui était implanté dans la Zup Argentine entre 2018 et 2020. D’après l’instruction du dossier, Nestori Mashaka avait en charge l’achat et l’acheminement de la drogue depuis les Pays-Bas et Amiens. Medhi Mouti prenait ensuite la relève pour organiser le trafic au sein de la cité. En cas de problème, Nestori Mashaka n’hésitait pas à jouer les gros bras à coups « de penaltys dans des têtes » comme l’a rapporté le procureur de la République.
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