Depuis début août, près de 16.000 migrants ont été arrêtés par les forces de l’ordre polonaises patrouillant le long des 400 kilomètres de frontière commune avec la Biélorussie. Ils viennent essentiellement du Moyen-Orient, mais aussi d’Asie centrale et d’Afrique. À la suite de la prise de pouvoir par les Talibans en Afghanistan mi-août, le nombre de ressortissants afghans se présentant à cette frontière a connu une augmentation particulièrement soutenue.
De nouveaux rapports ont également noté la présence de ressortissants cubains parmi ces groupes de migrants espérant rejoindre la Pologne et ainsi l’Union européenne. Les Cubains quitteraient ainsi les Caraïbes en avion en direction de Moscou, où des passeurs les prennent en charge jusqu’en Biélorussie.
Dans une interview un migrant Cubain a accordé à la chaîne radio publique américaine NPR, raconte les passages à tabac de plus en plus brutaux des deux côtés de la frontière :
Ils n’ont aucun respect pour la dignité humaine ou les droits de l’homme. Nous sommes comme des ballons de foot dans un match entre la Pologne et la Biélorussie. Personne ne veut de nous.
Doniel Machado Pujol, un ressortissant cubain arrêté par la police polonaise alors qu’il tentait de passer la frontière du Bélarus
Les dirigeants de l’Union européenne dénoncent depuis plusieurs mois une crise humanitaire orchestrée par le pouvoir biélorusse. En face, des ONG d’aide humanitaire accusent la Pologne d’avoir violé le droit international en repoussant des migrants vers la Biélorussie au lieu d’examiner leurs demandes d’asile et de leur permettre de bénéficier d’une procédure régulière. Marcin Przydacz, vice-ministre polonais des Affaires étrangères, s’est défendu en affirmant que “si nous autorisons de plus en plus de personnes à franchir la frontière, alors Alexandre Loukachenko, qui fait également du business avec cette situation, invitera encore plus de ces personnes.“
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