Les mots sont pesés. Empreints d’émotions mais mesurés, à l’image d’une famille digne qui croit encore au travail de la police et de la justice, ils sont couchés sur une lettre envoyée il y a quelques jours à Emmanuel Macron. Dans ce courrier, affleure l’espoir de voir un tueur répondre de ses actes. « Le 27 avril 2011, ma vie, celle de ma famille et de notre fille ont basculé, écrit la veuve de Jean Meyer au président de la République. Nous allions vivre l’impensable, mais nous ne savions pas alors que cela durerait jusqu’à ce jour. »
Les enquêteurs ne mettent pas longtemps à identifier un suspect : Karim Ouali, un collègue de Jean Meyer en arrêt maladie depuis plusieurs mois. La veille du meurtre, Ouali a posté des lettres de menaces à d’autres collègues. Il a aussi rédigé un long manuscrit halluciné baptisé « Avataroh ». Il y évoque « la vie des contrôleurs aériens, la religion, l’enfer, le diable, la fin du monde ». Mais derrière cet homme aux confins de la folie, fasciné par Oussama ben Laden et le personnage du Joker, se cache un homme qui a « fait preuve de beaucoup de soins dans la préparation des faits d’homicide et de sa fuite », selon les policiers.