Le texte, ardemment défendu par la ministre de l’intérieur, Priti Patel, brexiteuse de la première heure, crée une « sous-classe » de demandeurs d’asiles pour ceux qui arriveront de façon irrégulière sur le territoire national. Ils auront moins de droits et de possibilités de recours que ceux passés par les voies légales (demandes d’asile dans les consulats à l’étranger, etc.). Ils seraient même menacés de peines de prison pour être arrivés « sans autorisation ». « Cette différence de traitement n’a aucune base dans le droit international », a dénoncé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué, le 23 septembre. Le projet de loi autorise aussi les pushbacks – le renvoi des bateaux de migrants vers les eaux françaises –, en rupture du droit de la mer, qui oblige tout navire à porter secours à une embarcation en difficulté.
Le texte, en phase d’examen en commission parlementaire, est une nouvelle tentative du gouvernement conservateur pour tenir sa promesse d’un contrôle renforcé de la migration après le divorce avec l’Union européenne (UE). Priti Patel est sous pression dans son propre parti, alors que les traversées de la Manche ont fortement progressé en deux ans. Environ 18 000 personnes ont rejoint le Royaume-Uni en « small boats » depuis le début de l’année, contre moins de 2 000 en 2019. Ils sont iraniens, irakiens, érythréens, syriens, vietnamiens…