Après Éric Zemmour et Marion Maréchal en septembre, Marine Le Pen était mardi en Hongrie, fief de l’ultra-conservateur Viktor Orban. Sur les rives du lac Balaton, on trouve quelques «exilés» de l’Ouest venus chercher un petit paradis… blanc.
(…) « J’admire sa politique, j’admire sa résistance à l’air du temps, aux pressions de tout genre », louait en septembre Éric Zemmour, plusieurs fois accueilli en ami dans la capitale magyare.
« On n’a pas besoin d’Arabes et d’Africains, ici je peux le dire ! »
Le paradis blanc d’Orban a sa clientèle. On la trouve, par exemple, autour des rives du lac Balaton. Cette petite Méditerranée d’Europe centrale, sur la route de l’Autriche, attire les résidences secondaires et les retraités allemands, anglais, hollandais, avides de calme et d’un confort à bas coût. Hans (le prénom a été changé), né en 1940 à Rüsselsheim dans la région de Francfort, a tout quitté il y a 22 ans pour une maison avec vue sur la campagne. Pinceau levé, en plein vernissage de son portail, le vieil homme serre les mâchoires, le temps de décider quel sentiment, de la haine ou de la prudence, parlera le premier.
« On a fui l’Allemagne. Chez nous, il y a trop de… comment le dire sans gros mot… Il y a trop d’étrangers. On n’était plus chez nous. » La colère prend le dessus. « Angela Merkel a mis l’Allemagne à terre. Il n’y a plus de vraie droite là-bas. On n’a pas besoin d’Arabes et d’Africains ! Ici je peux le dire. » Et de vanter, pouce levé, le « super bilan » du champion du Fidesz. « Dans quel autre pays les retraités ne payent ni le bus ni le train ? L’été, des milliers de gamins viennent en vacances ici, gratis ! On ne dépense pas des milliards pour les étrangers. »
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