Cette fois-ci ce ne sont plus seulement des médias russes qui soutiennent Eric Zemmour en lançant des attaques d’une rare violence contre Emmanuel Macron. « Aux mains de la finance mondiale et des Américains » dont il comblerait les désirs les plus inavouables, le président français est ainsi comparé par l’agence officielle RIA Novosti, à « une escort girl de luxe qui comprend ce qu’on attend d’elle et quand ». Pour la partie plus théorique, c’est l’influent « think tank » russe, Rousstrat, proche du Kremlin, qui dit sans doute tout haut ce que Vladimir Poutine pense tout bas. Rousstrat est dirigée par Elena Vladimirovna Panina, une députée du parti du pouvoir « Russie unie », qui, de plus, est un membre éminent du Comité des affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement). Cet « institut de stratégie de politique internationale » a estimé, le 28 octobre, que « compte tenu de sa popularité croissante, Eric Zemmour peut battre Macron ». « Et dans ce cas », s’emballe « la boîte à idées » du Kremlin, en s’appuyant sur des déclarations du présumé candidat, « il n’est pas impossible que nous assistions à une alliance entre Moscou, Paris et Berlin qui affrontera les Anglo-Saxons menés par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. »
Plus prononcés que celui de Marine Le Pen, « le tropisme russe » d’Eric Zemmour ainsi que son admiration pour Vladimir Poutine, qu’il clame ouvertement depuis des années, comblent les rêves les plus fous du Kremlin. Tout comme son programme de politique étrangère : sortie de la France de l’OTAN et de l’Union européenne puis alliance avec la Russie. Simple, pour ne pas dire simpliste, la « vision stratégique » zemmourienne est peu originale. Selon lui, la Russie serait victime d’un vaste complot anglo-saxon visant à empêcher l’union du continent européen « de l’Atlantique à l’Oural ».
Sur Eric Zemmour et la présidentielle française, le président russe Vladimir Poutine ne s’est pas encore exprimé. Et il est fort possible que, prudent, il ne dise jamais clairement ses préférences. Mais aussi bien les « analyses » des géostratèges proches du Kremlin que la tonalité de la presse contrôlée par le pouvoir russe laissent peu de doute sur le choix d’un pouvoir russe qui commençait à désespérer de Marine Le Pen. Pour Poutine, l’espoir, c’est Zemmour. Et la cible, c’est Macron. (…)