«Cela fait deux fois en deux semaines que je me fais insulter par une militante de l’Unef en allant à ma fac.» Mathys Dupuis est étonnamment calme. C’est que cet étudiant en histoire à Sorbonne Université a l’habitude. Président de «Dernier Espoir», une association qui milite pour la laïcité et créée il y a plus d’un an, il affirme être la cible d’attaques quotidiennes de la part d’étudiants d’extrême-gauche: «Aujourd’hui, à l’université, on ne peut plus défendre la laïcité ni être républicain et universaliste sans se faire traiter de fasciste.»
Floriane Gouget, vice-présidente de la jeune association, en sait quelque chose. En novembre dernier, l‘étudiante publiait sur Instagram une story dans laquelle elle soutenait Mila. Commence alors une vague de harcèlement sur les réseaux sociaux. «J’ai été menacée de mort, mon adresse a été publiée sur internet», rapporte-t-elle au Figaro Étudiant. «Est-ce que l’Unef l’a défendue? Est-ce que les étudiants qui se disent de gauche l’ont défendue? Non», tranche Mathys Dupuis. «Floriane est une militante laïque qui a vécu, comme moi, un acharnement. Je me fais insulter en sortant de l’amphithéâtre ou dans la rue quand je vais à la fac. On est en danger. Cela ne m’étonnerait pas qu’un étudiant se fasse poignarder à l’université en raison de ses opinions.»
[…] Selon Mathys Dupuis, ces attaques sont le symptôme d’une tendance plus grave: l’université n’est plus le lieu de la confrontation des idées. «Il est impossible d’organiser un débat ici. Et pourtant, j’aimerais beaucoup! Mais les syndicats comme l’UNEF ou Solidaires Etudiant-e-s ne veulent pas discuter. Soit ils nous insultent, soit ils refusent le débat.» […] Quant à la direction de Sorbonne Université, Mathys Dupuis considère qu’elle «a peur du bad buzz». «Je ne l’informe même plus quand je suis menacé ou insulté.» C’est inutile, selon lui. «Il n’y a jamais eu de sanction. »