Depuis environ 6 semaines, le square de La Villette au nord de Paris est occupé par une soixantaine de toxicomanes. Tourné ici en caméra discrète, l’endroit est vite devenu le lieu de tous les trafics. Un supermarché de la drogue à ciel ouvert où une jeune femme est morte d’une overdose. Insécurité, insalubrité, de nombreux riverains et commerçants exigent l’expulsion des consommateurs de crack. Mais quelques habitants du quartier leur viennent en aide.
Tourné en caméra discrète, à l’intérieur de ce camp situé entre Paris (19e), Aubervilliers et Pantin (93), ce reportage permet ainsi de dresser un réel état des lieux, en plus de donner la parole, encore trop rare, aux principaux intéressés.
Concrètement, pour ce faire, une des équipes de CNEWS a accompagné Claire et Stéphanie, deux habitantes d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), lors d’une distribution de vêtements et de café. Les deux femmes font partie des rares personnes à s’aventurer dans le square de la Villette désormais occupé par les toxicomanes. Depuis leur départ des Jardins d’Eole, il y a un mois et demi, ce sont une soixantaine de consommateurs de crack qui vivent ici.
Alcool, cigarettes, canettes de soda et bien sûr crack, tout se vend et se consomme sur place. En engageant le dialogue avec les toxicomanes, beaucoup font état du même parcours : un accident de la vie et la descente aux enfers avec la drogue. «J’ai perdu ma famille, j’avais une femme, des enfants tout ça», témoigne notamment un homme, consommateur de crack depuis onze ans. […]
Cette situation liée au crack est dénoncée par les toxicomanes eux-mêmes mais aussi par les riverains, d’autant plus qu’elle était censée être temporaire. Mais aucune solution n’a pour le moment encore été trouvée.