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Dans de nombreux pays occidentaux, les citoyens d’origine étrangère sont devenus suffisamment nombreux pour avoir un impact sur le sort électoral des partis politiques. Dans des pays comme la France, la Suède, le Luxembourg, la Suisse et le Royaume-Uni, les immigrés de première et de deuxième génération qui ont le droit de vote aux élections nationales représentent plus d’un cinquième de l’électorat total. On sait qu’ils ont tendance à voter de manière générale pour les partis de gauche, et plus particulièrement en Europe pour les sociaux-démocrates.

Avec l’augmentation continue du nombre d’électeurs issus de l’immigration et le déclin de la classe ouvrière traditionnelle, l’importance de cet électorat pour les sociaux-démocrates ne fera qu’augmenter.

Les deux explications généralement invoquées de la préférence des immigrés pour les partis sociaux-démocrates sont leur position de classe et leurs préférences en matière de politique migratoire. Étant donné que les immigrés sont traditionnellement surreprésentés dans la classe ouvrière dont les sociaux-démocrates représentent les intérêts, il est intuitif de supposer que la classe sociale peut expliquer les écarts de préférences électorales entre les natifs et les immigrés.

Cependant, non seulement l’image de l’immigré comme «travailleur invité» est de plus en plus dépassée, mais de surcroît, le vote ouvrier ne se tourne plus majoritairement vers les partis sociaux-démocrates. La classe sociale n’est pas un facteur solide pour expliquer les préférences électorales des citoyens d’origine immigrée. […]

Si ce n’est pas la classe sociale ou les préférences en matière de politiques migratoires, comment expliquer la persistance d’un écart? L’élément d’explication le plus solide à mon sens est l’existence d’un discours hostile à l’égard des immigrés, et la perception d’une discrimination. Les sociaux-démocrates présentent l’immigration de manière positive et soutiennent activement les politiques de lutte contre la discrimination. Cela peut être un puissant motif pour leur donner son suffrage.

L’impact de l’origine migratoire sur les choix électoraux peut être illustré par des données sur l’Allemagne, le plus grand pays européen. La figure ci-dessous montre les intentions de vote en fonction de l’origine migratoire depuis le milieu des années 1990. Elle montre la tendance générale des immigrés de première et de deuxième génération à voter pour la gauche politique, composée de Die Linke, des Verts et du Parti social-démocrate (SPD), ainsi que les fortes différences de comportement électoral entre les groupes d’immigrants.  […]

En revanche, les immigrés de l’ancienne Union soviétique et d’autres pays d’Europe de l’Est ont tendance à voter pour les chrétiens-démocrates, et même davantage que les autochtones. […]

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