La commission d’enquête parlementaire (CEP) sur les migrations a présenté mercredi 10 novembre à l’Assemblée nationale une série de propositions dont la sortie de l’immigration du giron du ministère de l’Intérieur, a annoncé à l’AFP sa rapporteure LREM Sonia Krimi (née à Tunis, naturalisée en 2012). Depuis mai, cette commission lancée à l’initiative du groupe composite Libertés et Territoires a balisé très largement la question des conditions de vie des exilés et de leur accès aux droits, en multipliant les auditions et les missions de terrain.
Pour mieux gérer la question migratoire, un des sujets au cœur de la précampagne présidentielle, «l’immigration doit être une compétence partagée entre différents ministères», et ne plus être l’apanage de la place Beauvau, a confié la députée Sonia Krimi, membre de l’aile gauche de LREM, rapporteure de cette CEP dont les conclusions ont été adoptées à 12 voix pour et zéro contre mercredi après-midi. Il y a quelques années encore, le portefeuille de l’immigration était éclaté entre l’Intérieur, les Affaires étrangères et les Affaires sociales, rappelle-t-elle, en proposant d’élargir la répartition du sujet avec les ministères du Logement et du Travail.
«Il faut détacher la question sécuritaire de l’immigration. Arrêter de traiter les migrants au même niveau que les questions de vol, de viol et de violence», a-t-elle poursuivi, esquissant l’hypothèse de la création d’un «haut-commissariat à l’immigration», avec un pilotage interministériel. Si elle espère que sa trentaine de propositions «réalistes» seront «reprises par l’exécutif», à cinq mois du scrutin présidentiel, le groupe LREM a déjà estimé que cette commission ne reflète pas «la position du groupe».