Elle est à l’origine de la campagne pro-voile du Conseil de l’Europe qui a fait polémique. L’association FEMYSO, qui perçoit des fonds européens entretient, d’après plusieurs chercheurs, des liens avec la mouvance fondamentaliste des Frères musulmans. Premier volet de notre enquête sur cette structure.
Le 4 novembre, une vidéo d’Al-Jazeera apparaît sur le compte Twitter de FEMYSO. Hande Taner, présidente de l’organisation, s’en prend vivement à la France : « Paris est actuellement la capitale du préjugé occidental » et « la plus grosse exportation de la France est juste le racisme », lâche la jeune femme face caméra.
La raison de sa colère ? La campagne du Conseil de l’Europe* pour promouvoir l’acceptation du voile, accompagnée des slogans « Mon hijab, mon choix », « La beauté se trouve dans la diversité comme la liberté dans le hijab » ou encore « Apportez de la joie, acceptez le hijab », vient d’être retirée après que plusieurs personnalités politiques françaises de droite comme de gauche, s’en sont indignées. FEMYSO en était l’une des co-organisatrices.
Après s’être penché sur la conception de la campagne du Conseil de l’Europe, Marianne a enquêté sur cette association paneuropéenne qui regroupe 32 organisations membres. Dans ses statuts que nous avons consultés, figure l’objectif « d’encourager le développement d’une identité musulmane européenne ». FEMYSO est décrite par plusieurs chercheurs comme une émanation jeune et transnationale de l’Union des Organisations Islamiques en Europe (UOIE)**, structure proche des Frères musulmans et qui représente le courant fondamentaliste de l’islam en Europe.
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D’après les chercheurs que Marianne a interrogés, FEMYSO est partie prenante de la galaxie européenne des Frères musulmans. « FEMYSO est la branche jeune d’une organisation réputée proche des Frères musulmans, l’Union des Organisations Islamiques en Europe (UOIE), qui représente le courant fondamentaliste de l’islam en Europe et dont l’objectif est de former une élite musulmane européenne », explique à Marianne Florence Bergeaud Blackler, anthropologue au CNRS et spécialiste des mouvements islamistes.