En pleines commémorations des attentats et alors que le procès des terroristes du 13-Novembre se tient au palais de justice de Paris, l’attaque a été prise au sérieux. Dans la nuit de ce samedi à ce dimanche, une cinquantaine de policiers équipés d’armes lourdes, cagoules et boucliers, dont trois commissaires, ont convergé de toute urgence vers la petite place Étienne-Pernet, attenante à la rue du Commerce (XVe). Et ont cerné tout le quartier.
[…]Tout a commencé par une scène de harcèlement sexuel dans le petit bar. Le suspect en question vient importuner une cliente. Celle-ci le repousse, soutenue par son ami qui veut la protéger. L’éconduit lâche, vexé : « Je vais revenir avec une arme. »
L’homme qui habite juste à côté du bar, remonte chez lui et redescend effectivement avec ce qui ressemble à un fusil d’assaut. Il menace le couple et le barman et hurle en arabe. Panique. Pour des raisons encore obscures, le forcené disparaît ensuite, remonte chez lui pour aller chercher des couteaux. Pendant ce laps de temps, les clients appellent Police-secours. Les opératrices du commissariat du XVe restent en contact avec les clients, leur demandant de se calfeutrer pendant que l’alerte est donnée. Les policiers de la Bac interpellent alors le forcené, revenu avec ses couteaux.
Dans la foulée, une perquisition est menée à son domicile. Les policiers mettent la main sur le fusil d’assaut, qui est en fait un fusil Airsoft « très convaincant », précise une source policière. En garde à vue différée, l’homme, ivre, est incapable de souffler dans le ballon. Lors de ses auditions, quelques heures plus tard, ses justifications, sur un ton agressif, vont néanmoins étonner les enquêteurs… Au sujet de son arme, il répond qu’il l’avait « achetée un peu avant Halloween », et que « c’était marrant. Je voulais rigoler ». Sur ses couteaux, il a expliqué que « c’était pour la pizza ».
En fin de journée, ce lundi, la décision sur son sort, aux mains du parquet, était attendue. Expertisé par des psychiatres, le gardé à vue a été déclaré « accessible à une sanction pénale ». Au final, l’homme de 37 ans, de nationalité algérienne, en situation irrégulière, qui a déclaré être « commercial », risque en plus d’une décision pénale une reconduite à la frontière.
[…]
