16/11/2021
Opération de police en cours
Ludovic Cassier (Unité SGP police du Rhône) sur le quartier de la Guillotière à Lyon : « Il faut qu’on ait les moyens de pouvoir rester sur place, mais on n’a pas la capacité opérationnelle »
15/11/2021
Après Casino, qui avait décidé d’avancer sa fermeture à 17h, l’enseigne de restauration rapide de la place Gabriel Péri a restreint ses horaires d’ouverture et limité la vente uniquement à emporter.
11/11/2021
En nous déposant place Gabriel Péri, dans le 7e arrondissement de Lyon, notre chauffeur Uber nous avertit: «Gare à vos affaires et à vous surtout. C’est Bagdad ici!» Le ton est donné. À peine descendus, nous sommes abordés par deux individus insistants qui tiennent absolument à nous vendre des cigarettes.
Le quartier de la Guillotière – situé à seulement quelques centaines de mètres de la place Bellecour – se réveille avec le brouhaha de ces vendeurs à la criée d’un nouveau genre. Ils sont des dizaines à alpaguer chaque passant qui croise leur chemin. «On vend plus de cigarettes ici que dans tous les tabacs de Lyon réunis», ironise un commerçant. À même le sol, sur des nappes multicolores, les premiers vendeurs à la sauvette disposent des téléphones et toute sorte d’accessoires de téléphonie ainsi que différentes babioles. Des «acheteurs» s’agglutinent peu à peu. C’est aussi l’heure de passage d’une première patrouille de la police nationale.
«La problématique des commerces à la Guillotière fait partie des sujets traités par la ville. Nous allons vers une diversification des commerces», justifie sur ce point Mohamed Chihi, l’adjoint à la sécurité de la ville. «Ces fameux coiffeurs afro que vous voyez un peu partout sont en fait des bars clandestins. On s’y adonne à toute sorte de trafic jusqu’au bout de la nuit, m’assure de son côté un riverain. Sérieusement, qui va se faire couper les cheveux à trois heures du matin?»
«Je vous le dis, ce territoire est perdu», glisse un policier qui a longtemps exercé dans le secteur de la Guillotière. «C’est un quartier dans lequel il ne faut être que de passage. Dès lors qu’on s’arrête un peu trop longtemps on est scrutés et les gens s’interrogent sur notre présence. Ça peut vite mal tourner. La Guillotière a besoin d’une main de fer. La mairie n’a rien compris!»
Autre illustration de l’insécurité croissante qui règne dans le quartier : la fermeture à 17 heures du petit supermarché Casino, heure à laquelle la dernière patrouille de la police municipale fait sa ronde. «Après ça devient trop dangereux», souffle un habitant.
«Oui des patrouilles circulent mais impossible pour les agents d’intervenir quand ils doivent faire face à des centaines d’individus qui s’engrènent les uns les autres. Restent les opérations coup de poing. Des interpellations ont bien lieu mais la réponse pénale derrière n’est pas la hauteur. Les agents sont frustrés de mener de grosses investigations pour qu’un tribunal correctionnel décide de relâcher les délinquants dans la minute.», grommelle un policier.