A Mantes-la-Jolie (Yvelines), rien ne va plus au sein de la droite, qui dirige depuis 1995 cette ville de 45 000 habitants. Après des mois de conflit de plus en plus ouvert avec son ancien mentor Pierre Bédier, le maire (Les Républicains, LR) Raphaël Cognet a décidé de lâcher prise et de démissionner. Il en a fait part à ses proches au cours des derniers jours et l’a officialisé auprès de la préfecture lundi 15 novembre, indiquent des sources concordantes. « Je vais changer de vie, passer dans le privé », a-t-il confié à son entourage. Son départ devrait prendre effet en janvier 2022.
Raphaël Cognet va également quitter la présidence de Grand Paris Seine et Oise, la communauté urbaine la plus peuplée de France : elle regroupe 73 communes des Yvelines, dont Mantes-la-Jolie, Poissy ou encore Conflans-Sainte-Honorine, qui totalisent quelque 420 000 habitants. Le nom de son successeur n’est pas encore connu. C’est un enjeu important. « Il s’agit d’un territoire stratégique entre Paris et Le Havre [Seine-Maritime], de la plus grosse communauté du pays, mais aussi de la plus pauvre et de la plus difficile, dans une zone qui souffre de la désindustrialisation, souligne la sénatrice (LR) des Yvelines Sophie Primas. C’est une charge très lourde. »
(…)
Pierre Bédier n’apprécie pas non plus que Raphaël Cognet s’affiche sans lui demander son avis avec Valérie Pécresse – une responsable avec laquelle l’homme fort des Yvelines entretient des relations difficiles –, puis avec l’ancien premier ministre Edouard Philippe, soutien d’Emmanuel Macron. D’autres divergences apparaissent concernant la gestion de la mairie, le choix des collaborateurs, le rythme de la rénovation urbaine dans le quartier du Val-Fourré, ou encore les relations avec les musulmans et leurs représentants, relate un de ceux qui côtoient les deux hommes.